Marchons, avançons, résistons en Suisse romande

"À Genève, dans cette ville "riche qui cache ses pauvres" est lancé le 8 mars 2000 la marche européenne des femmes en corrélation avec la marche mondiale des femmes. Cinq femmes, Béatrice, Sophie, Zlata, Suzanne, et Maria vivant en Suisse sont victimes de violence et de pauvreté comme des milliers de femmes en Suisse. Elles défilent avec les femmes de Genève, de Neufchâtel, de Sierre, de Lausanne, de Sion pour éradiquer la pauvreté et la violence qui touche les femmes du monde entier. Elles vont dresser un portrait de la Suisse peu habituel, celui d'un état où des pauvres, des personnes en difficulté tentent de vivre normalement tout en s'adaptant aux horaires de travail très flexibles, en subissant le racisme, le sexisme.
Trois chiffres éloquents sont donnés : 70 % des pauvres sont des femmes, elles " bénéficient " de 10 % des revenus et possèdent moins de 1 % des richesses. Dans la foule bariolée des manifestantes, coude à coude, des slogans fusent : "À travail égal, salaire égal", "Même sol = même droits".
Une femme rappelle l'impact des violences conjugales sur l'équilibre de la famille, des enfants. Elle plaide pour que toute forme de violence dans le couple, la famille ou au travail soit combattue et éventuellement sanctionnée. On voit des femmes ramant pour la paix à Neuchâtel, d'autres remplacent des plaques de rue aux noms de personnalités par une belle plaque au nom de "Madeleine caissière vit avec moins de 2500F par mois" Une responsable d'Amnesty International rappelle que vivre son amour entre femmes est passible de condamnations dans 83 pays et qu'au Soudan les lesbiennes risquent la peine de mort. Instigatrices du mouvement féministe, elles appellent à plus de visibilité.
Le film de Carole Roussopoulos questionne, au-delà des évènements de cette année mondiale, l'histoire des femmes. Marchons, avançons, résistons se fait l'écho des variations de l'état de la Suisse, de l'état des femmes."
(Nicole Fernandez Ferrer)