Pommerland

Documentaire
    Réalisé par Volker Koepp • Écrit par Volker Koepp
    Allemagne • 2005 • 89 minutes • Beta numérique • Couleur
  • N° ISAN :
    ISAN 0000-0002-9C35-0000-U-0000-0000-L
Résumé

"Le film n’a pu se passer de Maikäfer flieg, der Vater ist im Krieg, die Mutter ist in, Pommerland ist abgebrannt... ("Hanneton, vole, papa est à la guerre, maman est en Poméranie, la Poméranie a brûlé..."). Une berceuse mélancolique, certes, qui, dans une bouche d’enfant, peut paraître un peu méchante. Ce qui est normal, après tout, car dans cette région entre Oder et Memel, il subsiste pas mal de plaies du côté polonais comme du côté allemand. Il ne faut toutefois pas s’arrêter exclusivement à cela non plus. Le présent est trop difficile, l’avenir trop incertain. Volker Koepp les regarde tous dans les yeux. Avec patience, laconisme et parfois un peu d’espièglerie. Il trouve des protagonistes qui parviennent à raconter, mais qui savent aussi faire des pauses et qui le supportent. La façon unique et inimitable de mettre en scène ou en images ces gens, sans leur poser de grandes questions, mais en obtenant quand même des réponses, porte également ses fruits ici. Il ne faut pas oublier que chaque scène, chaque séquence est toujours d’abord un document. À travers le montage et la structuration naît ensuite un récit, qui rend justice à ces contradictions. On sent que tous les participants prennent part avec passion, mais malgré cela, ou peut-être précisément à cause de cela, nous n’avons pas affaire à un film de réponses rapides ni de vérités simples. Comme à chaque fois que Koepp se met en route avec son équipe, il nous gratifie cette fois-ci aussi d’un très beau film. Il ne se gêne pas pour montrer de grandes images de cette grande région, où le ciel est haut, la côte déserte, les beaux lacs et les fermes qui se délabrent. Les cheveaux et les oies sont encore là, les cigognes, bien entendu, aussi, ainsi que les hommes. La plupart d'entre eux ne vont pas spécialement bien. Le taux de chômage est énorme et la misère qui en résulte peut être comparée sans crainte à l'économie improductive du communisme polonais. Mais il y a aussi des surprises, des choses que l'on peut espérer mais non inventer. Comme ce couple polonais, qui parle parfaitement l'allemand et qui ne veut se fermer ni à l'histoire et l'appartenance polonaises, ni allemandes. Il n'est pas étonnant que Herr von Arnim, celui que l'on a déjà pu voir dans Uckermark - quelle bonne surprise que de le revoir - parvienne à les retrouver, au cours de son voyage en train, après la date symbolique du 1er mai 2004, jour de l'élargissement de l'EU. Peut-être est-ce aussi le film qui les a réunis. Qui sait, parfois un film peut également apporter des changements. Dans Pommerland, on peut espérer un avenir."
(Peter Purtschert - Visions du Réel)

"The lullaby Maikäfer flieg, der Vater ist im Krieg, die Mutter ist in Pommerland, Pommerland ist abgebrannt... was of course a must. It is a melancholy lullaby, but when sung by a child, the effect is quite nasty. That is how it has to be, because there are quite a few old wounds in the land between the Oder and the Memel, on both the Polish and the German side of the border.
But one should not dwell solely on that either, because the present is too difficult and the future too uncertain. Volker Koepp gazes into all of their eyes. Patiently, laconically and sometimes also a little mischievously. He finds protagonists who are able to tell a story, but who can take breaks and stay the pace. The unique and inimitable manner of shooting or framing these people, the offhand way of putting questions yet getting answers thanks to the casualness, bear fruit here too. It should not be forgotten that every scene, every shot is at first always a documentary as well.
From the editing and the design a narrative emerges that does justice to the contradictions. The film’s topic is the meaning of life of all the participants and despite – or perhaps because of this – the film that has emerged is not one of quick answers and simple truths. And as always when Koepp sets out with his team, this has also turned out to be a very beautiful film. There is no false awe of great images from the great country with the high sky, the lonely coast, the beautiful lakes and the crumbling estates. Horses and geese are still there and of course so are the storks and quite definitely the people.
Most of them are not doing particularly well. Unemployment is reaching an extent the suffering of which can stand comparison with the unproductive economy of Polish communism. Yet then there are also surprises, things that one can hope for but cannot invent. A Polish couple that speaks perfect German and does not want to shut themselves off from either German or Polish history and a sense of belonging. No wonder that Mr. von Arnim, the one from
Uckermark – it’s a pleasure to meet him again –, is able to track them down on his rail journey after the symbolic day May 1, 2004, the day of European Union enlargement. Or maybe the film brought them together. Who knows. Sometimes films should also be able to change something. In Pommerland there is a future to look forward to."
(Peter Purtschert - Visions du Réel)

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