L'homme qui ne voulut pas être roi

Nicolas Petrovich est breton, élevé dans la tradition socialiste des Droits de l'homme et du grand soir. Son père Michael fut prince de Montenegro. Nicolas, lui, refait le monde, sur les barricades en Mai 68 et sur les tables à dessin de son cabinet d'architecte. La vie coule doucement dans le petit appartement parisien.
En octobre 1989, le ministre de la culture du Montenegro téléphone à Nicolas. Accepte-t-il que la dépouille de son arrière-grand-père, le roi Nicolas Ier, mort en exil en Italie soit rapatriée au pays, sur l'autre rive de l'Adriatique ?
L'idée est amusante, Nicolas accepte l'invitation mais il devient très vite attiré par son pays. L'éclatement de la Yougoslavie, la main-mise de la Serbie sur "son" royaume l'ont poussé beaucoup plus vite qu'il ne l'avait imaginé dans la vie du pays. "Être roi, c'est la dernière chose que je souhaite", dit-il "mais si sur mon nom je peux infléchir des positions que je juge moralement inacceptables, je me dois de le faire". Au lendemain des bombardements de Dubrovnik, Nicolas appelle les Monténégrins "au seul vrai courage dans cette guerre : la désertion."