Prague, 1948-68-88. - Histoire d'une démocratie populaire

Ce film, c’est l’histoire d’un pays : la Tchécoslovaquie. Mais c’est aussi l’histoire d’un petit garçon, découvrant l’univers absurde du totalitarisme stalinien. Sur fond d’images d’archives et de films de propagande, l’enfant, innocent et naïf, ose seul poser tout haut les questions que "les grands" n’osent que penser tout bas. Son étonnement devant les changements brusques des cours de l’histoire ("le catéchisme a été remplacé par le marxisme-léninisme"), devant les disparitions de familles entières de ses copains, contraste avec la langue de bois des discours officiels et des mensonges des hommes politiques. Comment un pays qui a été la seule démocratie de l’Europe Centrale entre deux guerres a pu devenir une "démocratie populaire" ? C’est à cette question que tente de répondre Karel Prokop, puisant dans ses souvenirs : la trahison de Munich, le diktat de Yalta, qui a eu comme conséquence la libération du pays et de Prague, sa capitale, par l’Armée Rouge, toutes ces raisons qui ont fait se tourner une partie de la population dans un élan de "romantisme révolutionnaire" vers le "grand frère slave" : l’URSS et sa doctrine communiste aux buts et allures grandioses et pures. Le paradis de "l’homme socialiste nouveau" d’un côté, de l’autre, pour ceux qui n’étaient pas d’accord ou ne voulaient pas se soumettre : le chemin des prisons, des camps et des potences. Ce n’est qu’en 1968, pendant le "Printemps de Prague" que le pays entier s’est brusquement réveillé de ce mauvais songe et a voulu reconquérir sa liberté et sa dignité. Mais c’était sans compter avec les apparatchiks et les généraux à Moscou, tous effarés à l’idée où la rébellion tchécoslovaque pouvait mener, si elle commençait à se propager. Ce sont donc les chars qui ont mis fin au "socialisme à visage humain".