Lettre à ma sœur

Titre anglais : A Letter to my Sister
Documentaire
    Réalisé par Habiba Djahnine • Écrit par Habiba Djahnine
    France • 2006 • 67 minutes • Vidéo • Couleur
Résumé

Lettre à ma sœur est un film documentaire. Il raconte l’histoire de l’assassinat de ma sœur Nabila Djahnine présidente de l’association reconnue "Thighri N'tmettouth" (Cri de femme), Nabila a été assassinée le 15 février 1995 à Tizi-Ouzou, une ville de Kabylie, à cent kilomètres d’Alger.
En 1994 Nabila m’écrit une lettre, elle me raconte l’escalade de la violence, la répression, les assassinats, les espoirs si maigres et son désarroi face à l’action quasi impossible en ces années de plomb. J’étais alors partie vivre pour quelque temps dans une ville du Sahara Algérien.
Dix ans après l’assassinat de Nabila je retourne sur les lieux pour faire ce film et raconter ce qui s’est passé, voir ce qu’est devenue Tizi-Ouzou, que sont devenus les gens, les questionner, leur demander pourquoi l’assassinat et le massacre de civils, sont devenus l’unique réponse au conflit qui oppose les Algériens ? Pourquoi le dialogue est-il devenu impossible ?

"Nabila militait pour les droits des femmes. Dix ans après son assassinat, sa sœur Habiba revient en Kabylie rencontrer ceux qui l’ont connue, soutenue, aimée. Ce crime, comme beaucoup d’autres, a été attribué aux islamistes mais aucun coupable n’a été jugé. Comment rendre justice à Nabila ? Habiba s’y efforce en donnant la parole à ceux qui n’ont pas renoncé à vivre libres et en filmant des paysages dont la beauté sauvage est un appel à la vie.
Porté par la voix off d’Habiba s’adressant à sa sœur défunte, le film se présente d’abord comme une œuvre de sépulture. Mais la parole de la cinéaste s’efface rapidement derrière celle des témoins rencontrés au cours de ce retour au pays natal. Au-delà des femmes de sa famille, de la grand-mère et des tantes, beaucoup de femmes du village se souviennent de Nabila. Elle les réunissait pour leur parler de contraception, pour dénoncer le code de la famille qui traite la femme en éternelle mineure, pour refuser les violences anciennes et nouvelles perpétrées au nom du Coran. Parmi les femmes qu’Habiba a retrouvées en Kabylie, beaucoup ont partagé les engagements de sa soeur et vécu pendant plusieurs années avec la terreur quotidienne des assassins. Pour celles qui n’ont pas pris le chemin de l’exil, le combat a pris des formes plus discrètes mais il continue. Au moins l’espoir porté par Nabila n’a-t-il pas disparu, ce dont quelques hommes aussi portent témoignage."
(Eva Ségal)

My sister Nabila Djahnine was assassinated on February 15, 1995 in Tizi-Ouzou, a larger town in Kabylia. Nabila was the chairwoman of the Women Rights Association "Thighri N'tmettouth" ("Women’s Cries") of that town. In 1994, Nabila had written a letter to me, in which she told about increasing violence, repression, assassinations, faint hopes and her distress for not being able to do anything against it during that terrible period. At that time, I lived for a while in a town in the Algerian Sahara. Ten years after Nabila was assassinated, I return to Algeria to make this film.
A Letter to my Sister is my answer to her 1994 letter, telling what took place during these past ten years. I want to return to the premises to find out if and how the town Tizi-Ouzou, as well as people she knew and with whom she shared activism, have changed. I want to ask them why assassinations and massacres of civilians have become the only way to deal with conflicts between Algerian citizens? Why has dialog become impossible?

Sélections et distinctions
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