Un reporter a disparu

Le 4 avril 1970, Gilles Caron, grand reporter célèbre et expérimenté, disparaissait au cours d’une mission au Cambodge. Il avait quitté son hôtel de Phnom Penh pour parcourir la Nationale 1 à l’intérieur du pays, avec l’intention de photographier les combats qui s’y déroulaient. Puis plus rien... Accident, enlèvement ? On reste encore aujourd’hui sans nouvelles.
Revenant sur les lieux, le réalisateur tente d’éclaircir les circonstances de sa disparition. En contrepoint, Marianne, l’épouse de Caron, Raymond Depardon, son ami, évoquent Gilles et son travail – son désir incessant de couvrir les conflits même au prix de sa vie, les conséquences sur sa vie privée – et parlent de la douleur qu’ils ressentent encore aujourd’hui.
Autour de cette figure centrale, quelques reporters-photographes ayant couvert le conflit du Kosovo témoignent de ce métier à risque : leur responsabilité face aux images et aux personnes photographiées, leur besoin de témoigner, leur rapport ambivalent au danger. Même si la peur est leur lot quotidien, ils affirment tous ne pas trop y penser... Jusqu’au jour où c’est le drame : une balle perdue, un enlèvement.
Tel fut le cas de Brice Fleutiaux, victime d’une prise d’otage en Tchétchénie et libéré plusieurs mois plus tard. Il raconte ici sa douloureuse expérience, fait part de ses angoisses et de ses projets... Il s’est suicidé après l’enregistrement de ce témoignage, le 4 avril 2001.