Les Bobos dans la ville

L’apparition de nouveaux "ghetto chics" habités par les "bobos" les bourgeois bohèmes qui ne veulent pas ressembler à leurs parents "bourgeois", mais transforment pourtant les quartiers populaires qu’ils investissent en en faisant des quartiers branchés que les moins nantis sont obligés de quitter. De Londres à Paris et de Paris à Berlin, le constat est le même, ces privilégiés prennent d’assaut le cœur des villes, colonisant du même coup les anciens quartiers populaires. Sarah et Tristan Soller, la trentaine, deux enfants en bas âge sont les heureux propriétaires d’un loft somptueux. Lui est professeur d’arts plastiques et peintre. Elle est femme au foyer et photographe. Tous deux sont ravis d’être tout à la fois au cœur de la ville, entourés de commerces égyptiens, africains, chinois et d’être préservés de la foule, à l’abri des regards, des nuisances. À quelques rues de là, le petit atelier de Lesley. Tous passent rendre visite à "l’Anglaise" quand elle n’est pas à Londres, chez son ami et patron Steven, un journaliste aguerri qui a élu domicile dans le très select quartier de Borough, à quelques mètres de la Tate Gallery. Un ancien quartier pour middle class transformé en véritable ghetto pour riches. Londres une ville à péage, une ville interdite, encore bien en avance sur le petit Belleville. L’une des dernières villes à subir la mondialisation de plein fouet : Berlin, Mitte, là sur quelques rues, des bars, des magasins à la mode, des appartements à des prix astronomiques ont vu le jour. Pierre Jorge Gonzalez et Judith se rendent à Belleville, rue Vicq d’Azir, où ils ont aussi un petit local. À Berlin, le couple a de nombreux amis : stylistes, artistes, chorégraphes qui, tous, habitent à Mitte ou à P’Berg. Un microcosme qui vit dans une ville qui commence sa gentrification sous l’œil décalé des artistes allemands qui vivent en communauté, et se préparent à faire leurs valises pour céder la place aux nouveaux bobos qui sont arrivés