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Résumé

Bien qu'À propos de Nice soit un film en forme de procès, il procède d'une esthétique rigoureuse et la composition des plans force l'admiration. À sa manière, et bien que muet, le film s'apparente aux symphonies urbaines. Mais le montage satirique souligne le caractère décadent des privilégiés de la Riviera française : derrière les hôtels écrasants avec leur personnel obséquieux, les casinos, les sports de luxe, les vieilles dames flanquées de leurs gigolos, rôde le spectre de la mort.
Jean Vigo, qui entendait s'inscrire dans le courant du documentaire social et reconnaissait sa dette envers Buñuel, définissait sa démarche comme la recherche d'un "point de vue documenté". Il s'évertuait à révéler la raison cachée d'un geste, à extraire la beauté ou l'image caricaturale d'une personne prise à l'improviste. La méthode de tournage consistait à saisir sur le vif les gestes, les actions, les attitudes, les expressions et de s'arrêter de tourner dès que les gens prenaient conscience qu'ils étaient filmés.
Le montage se charge d'analogies ; certains hommes évoquent les crocodiles, la démarche d'une femme suggère celle de l'autruche. Par la seule construction, par le jeu des contrastes, le cimetière, avec ses sculptures prétentieuses, se justapose à la promenade des Anglais, la lancinante répétition des cheminées d'usines rend absurdes les allusions érotiques, par le recours à la distanciation du ralenti, les ébats des jeunes filles qui dansent, apparaissent comme un exercice vain.
Quant il a tourné ce film, Jean Vigo avait vingt-quatre ans, il est mort cinq ans plus tard et sur une aussi courte carrière, il aura réussi, comme il en avait l'ambition, à nous "dessiller les yeux".

"... Dans ce film, par le truchement d’une ville dont les manifestations sont significatives, on assiste au procès d’un certain monde. En effet, sitôt indiqués l’atmosphère de Nice et l’esprit de la vie que l’on mène là-bas - et ailleurs, hélas ! - le film tend à la généralisation de grossières réjouissances placées sous le signe du grotesque, de la chair et de la mort, et qui sont les derniers soubresauts d’une société qui s’oublie jusqu’à vous donner la nausée et vous faire le complice d’une solution révolutionnaire..."
(Jean Vigo)

"What starts off as a conventional travelogue turns into a satirical portrait of the town of Nice on the French Côte d'Azur, especially its wealthy inhabitants."
(Michael Brooke - IMDB)

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