La Grande Lutte des mineurs

Documentaire
    Réalisé par Louis Daquin • Écrit par Louis Daquin, Paula Neurisse, Roger Vailland, Fabienne Tzanck, V. Mercanton
    France • 1948 • 12 minutes • 35 mm • Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    ISAN 0000-0004-9AB4-0000-U-0000-0000-L
Résumé

La longue et âpre grève des mineurs français de novembre et décembre 1948. Après une évocation de la dureté de la profession, ce film d'agitation décrit le déclenchement de la grève, son déroulement, et s'achève par un appel à la solidarité.
Un discours véhément, une bande son extrêmement travaillée, des images d'affrontements et un montage remarquable stigmatisent les agissements des C.R.S. ("CRS=SS"), la présence de l'armée dans les corons et les responsabilités du gouvernement soumis aux intérêts américains.
À rebours, ce film collectif exalte l'héroïsme des mineurs, la solidarité et l'internationalisme prolétariens. Le nom du ministre socialiste Jules Moch est prononcé "moche", (sans doute pour la rime avec le mot "boche" également utilisé). Séquence montrant les bus des municipalités communistes de la région parisienne venant chercher les enfants de mineurs (bus de Bezons, Villejuif, Stains, Dugny, Gentilly, Issy-Les-Moulineaux, Villeneuve-Saint-Georges).
Le commentaire précise que l'on propose aux mineurs étrangers "un dilemme machiavélique" : "le travail de briseur de grève, ou la reconduite à la frontière". Pour les Espagnols, c'est la mort.
Un des plans finaux, symbolique, plusieurs fois repris dans d'autres films militants, montre une vieille femme blanche et un travailleur noir en train de manifester côte à côte, au son de L'Internationale.
La Grande Lutte des mineurs, marqué par la guerre froide, fut conçu pour susciter une solidarité active en faveur des mineurs en lutte (dons en nature et en argent, accueil des enfant de grévistes). Il fut interdit par la censure, suite à l'arrêté du 6 décembre 1948 qui soumettait les films non-commerciaux à une censure préalable, ce qui permettait l'interdiction de la plupart des films militants alors produits par le P.C.F. et la C.G.T.. Si cet arrêté visait en priorité La Grande Lutte des mineurs, il fut ensuite utilisé couramment utilisé pour interdire les films militants produits durant la guerre froide. Pour éviter (en vain) la censure du film, Louis Daquin assuma la paternité de sa réalisation et Roger Vailland celle de son commentaire. René Vautier, alors assistant-stagiaire, ne put réellement participer au tournage du film puisqu'il fut appréhendé par les C.R.S. sur le port de Dunkerque.

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