Léopold III ou la faillite d'un roi

Le 22 juillet 1950, Léopold III rentre en Belgique après six ans d’exil. Ce retour fait suite à cinq ans de batailles féroces entre léopoldistes et antiléopoldistes. Au cœur du débat, une question : le roi doit-il remonter sur le trône ou a-t-il, par sa complaisance vis-à-vis du IIIe Reich, totalement discrédité le symbole et la fonction qu’il était supposé incarner ? Pour tenter de dénouer la crise, Léopold III a proposé un référendum populaire et s’est engagé à renoncer au trône s’il n’obtenait pas 55 % des suffrages. Après une campagne d’une rare violence, il a obtenu près de 58 % des voix. C’est fort de cette victoire qu’il est rentré à Bruxelles. Une victoire qui masque en fait une profonde division entre les Flamands, très favorables au retour du roi, et les Wallons majoritairement hostiles. L’unité du pays est gravement menacée. Dès le 23 juillet 1950, les manifestations antiléopoldistes se multiplient. La tension monte et, en quelques jours, le pays est au bord de l’abîme... Michel Vuillermet retrace toutes les étapes de cette “question royale” qui aboutit à l’abdication de Léopold III en faveur de son fils Baudouin. Il montre aussi comment les attentes des Wallons et des Flamands ont peu à peu fait place aux frustrations, à la défiance, au ressentiment entre les communautés, jusqu’à la crise actuelle