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Documentaire
    Réalisé par Olivier Derousseau • Écrit par Olivier Derousseau
    France • 2008 • 56 minutes • Super 8 mm & 35 mm • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Ce film pourrait être le contrechamp véritable de Bienvenue chez les Chtis...
"Ce qui m'est arrivé, c'est d'être communiste malgré tout", Fernand Deligny.
"Gris pâle, floue, une mire, c’est le début, l’annonce. D’une guerre ? Non, mais du pas simple. Du divisé. Entre l’avant et l’aujourd’hui. C’est-à-dire, aussi transparent qu’une fenêtre, entre l’aujourd’hui et lui-même. Car dans aujourd’hui, toujours du hier s’obstine, au présent. De ce hier, Olivier Derousseau n’en démord pas. Le prouvent ses films précédents, Bruit de fond, une place sur la terre et Dreyer pour mémoire, exercice documentaire (sélections FID 2001 et 2005), aux titres éloquents. Il s’agissait de faire toute sa place à une rage contenue, à une colère du juste, il fallait donner des mots aux silencieux. Il s’agissait de tenir tête. C’est toujours le cas, continuité.
Mais aujourd’hui, ce hier, Derousseau va le chercher du côté d’un autre grand taiseux, bavard dans ses livres, fier complice des autistes, cartographe des pas perdus, cinéaste dilettante (bouleversant Le Moindre Geste), Fernand Deligny. C’est lui, et quelques autres (Georges Binetruy du groupe Medvedkine, Jacques Rancière), qui sont les pourvoyeurs des mots et des images du passé. Ceux du présent, Olivier Derousseau les confie à une scansion : "Tu vois / il y avait tellement de trucs à dire / qu’on a commencé / par se taire." Première phrase proférée, programme paradoxe, projet suspensif, prière de révéler, joie à double détente. Que ses "acteurs" soient handicapés (comme déjà dans son Dreyer), ou depuis si longtemps embauchés par la peinture, qu’ils articulent scrupuleusement avec le respect de ceux qui savent que la compréhension est un paradis perdu, qu’ils se déplacent si prudemment qu’ils augmentent l’espace de leurs pas, ne change rien. Bien qu’elle soit au centre de la mire, la rive reste loin, ou juste à côté."
(Jean-Pierre Rehm - FIDMarseille 2008)

"In the beginning: pale gray, blurry target. It’s an announcement. Of a war? No. More complex. Of a division. Between yesterday and today. In other words, as transparent as a window, between today and itself. Because in today, there is always something of yesterday that persists in the present. Olivier Derousseau is sticking to his guns. His previous films prove it: Bruit de fond, une place sur la terre and Dreyer pour mémoire, exercice documentaire (FID selections in respectively, 2001 and 2005); his titles speak volumes. It was a question of giving way completely to a restrained rage and a righteous anger; words had to be given to the silent. It was a question of keeping head up. It’s still the case: continuity. But today, Derousseau is going to look for this yesterday in another great taciturn. His subject is a chatterbox in his books, a proud partner of autistic persons, a cartographer of lost steps, and a dilettante filmmaker (his utmostly moving Le Moindre Geste): Fernand Deligny. He and some others (Georges Binetruy of the Medvedkine group, Jacques Rancière) are purveyors of words and images from the past. Olivier Derousseau confides those in the present to a scanning: “You see/there were so many things to say/that we began/to be silent.” The first uttered phrase is a paradoxical program, a suspensive project, a request to reveal, and a double-barreled joy. That his “actors” are handicapped (as already in his Dreyer) or for a long time hired for a painting, that they pronounce scrupulously–with all the respect of those who know that understanding is a lost paradise –, and that they move so cautiously that they increase the space of their steps, changes nothing. Although it is in the center of the focus, the shore remains far, or just off to the side." (Jean-Pierre Rehm - FIDMarseille 2008)

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