Tout noir, tout blanc

"J’ai une dette envers la France, parce que, en 1980, en acceptant de me donner une bourse d’étude, elle m’a fait confiance, elle a convenu qu’un jeune qui arrive d’ailleurs ne peut pas faire aussi vite et aussi bien que quelqu’un qui a suivi tout le cursus ici." (Joseph Makutu) À l’heure où la question de l’immigration se trouve réduite à la politique des quotas, le parcours personnel de Joseph Makutu, Zaïrois de Kinshasa, son exil, son vécu, ses engagements.., nous parle plus de la qualité d’un homme que de celles de ses origines. Parce que la France lui a accorder la chance de rester, voici un homme qui, à travers l’éducation et l’enseignement, a trouvé là le moyen d’honorer sa dette. Tout noir tout blanc est le récit d’un immigré dont l’histoire, semée d’embûches, se termine bien ! Dans les années 80, Joseph Makutu est arrivé de son Congo natal à Limoges, via la Chine. Aujourd’hui, il est Proviseur du Collège-Lycée d’Aubusson, dans la Creuse. Son intégration sociale et relationnelle réussie est-elle le résultat d’un accueil particulièrement favorable dans les campagnes et les provinces de France, ou bien est-ce son parcours individuel, riche de pays lointains, de langues étrangères, de coups de pouce et de déconvenues, qui avait toutes les chances de "produire" un individu souple, dynamique, ouvert aux autres et cherchant en permanence à payer sa dette au pays qui lui a fait confiance ? 25 ans après son arrivée en Limousin, Joseph part à la rencontre des acteurs de l’immigration dans la région. Institutions, centres d’hébergement, associations anti-racistes, collectivités territoriales, réfugiés en transit dressent le tableau de la réalité de l’accueil "à la française". Une réalité qui ne se résume pas à des histoires de grappes humaines arrivant toutes des mêmes pays, de la même façon et pour les mêmes raisons. Considérant l’immigration comme l’addition d’exils singuliers dans des micro territoires, Tout noir tout blancpart d’un parcours individuel et d’une situation locale particulière pour raconter une histoire qui en appelle d’autres et qui, loin de nous effrayer devrait au contraire nous éveiller à l’Autre