L'Engagement

"1960, la guerre d'Algérie, qui n'en finit plus de finir, sert de catalyseur à la formidable politisation d'une jeunesse qui, née pendant la Deuxième Guerre mondiale, "découvre la face noire de la République" : censure, torture, putsch militaire. Face au danger fasciste, l'engagement politique devient une exigence morale. Ils avaient 20 ans et devaient choisir : "Être un héros ou un salaud."
Les souvenirs de l'Holocauste, si proches, ravivés par la sanglante guerre d'Algérie - alors que les ténors du gouvernement continuent de proclamer "l'Algérie, c'est la France" - furent les éléments d'une forte maturation des mouvements politiques. "Manifeste des 121", sensibilisation de l'opinion, multiplication des organisations de soutien au FLN, manifestation de Charonne en 1962 cristallisent les luttes contre l'arbitraire, contre "la question" [la torture] et contre cette guerre qui fait basculer la jeunesse dans un militantisme radical.
Edgar Morin, Alain Krivine ou Roland Castro évoquent cette période, illustrée par des extraits de films (Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier, J'ai 8 ans de Yann Le Masson, Chronique d'un été de Jean Rouch et Edgar Morin) et des images d'actualités télévisées."
(Sadia Saïghi)

Génération, d'après le livre de Patrick Rotman et Hervé Hamon, évoque en 15 épisodes, à l'aide de documents d'archives et de témoignages d'anciens militants, la vie et l'évolution politique des étudiants parisiens d'extrême gauche des années 1960 et du début des années 1970.