Nous, ouvrières de la Sogantal

Documentaire
    Réalisé par Nadejda Tilhou • Écrit par Nadejda Tilhou
    France • 2008 • 70 minutes • Vidéo • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Août 1974, en périphérie de Lisbonne, une petite usine de confection : la Sogantal. Quarante-huit femmes âgées de 14 à 25 ans, soumises à des cadences élevées, y travaillaient neuf heures par jour pour fabriquer des survêtements destinés à l’exportation. À la suite du 25 avril (Révolution des Œillets), les ouvrières revendiquent, et les propriétaires français finissent par abandonner les lieux : le salaire minimum vient d’être imposé au Portugal. Depuis, les ouvrières occupent les locaux et vendent les survêtements pour se payer elles-mêmes leur salaire. Après avoir mis en déroute le patron, revenu pour tenter de remettre la main sur l’entreprise, elles sont à la tête de l’usine. On a parlé d’une "Lip portugaise". La lutte de la Sogantal s’inscrit dans "l’Avril populaire", explosion sociale qui a été déclenchée par la libération du pays de quarante-huit ans de dictature par le Mouvement des Forces Armées. Dans les quartiers de "baraques", dans les usines, les casernes, les lycées, au siège des journaux et plus tard dans les campagnes de l’Alentejo, on s’organise en comités (conseils) et, très souvent, on "occupe". Une des caractéristiques de ce mouvement revendicatif est l’apparition des femmes dans l’espace public. La Sogantal, lutte menée exclusivement par des femmes, a pu représenter mieux qu’une autre cette prise de parole par les acteurs anonymes de la société portugaise, sans voix, sans visibilité sociale. Elle a été un temps érigée en emblème, d’aucuns diront instrumentalisée, en tout cas objet d’attention pour des cercles dépassant largement le milieu environnant des ouvrières. Puis, le 25 novembre 1975 a mis un coup d’arrêt à la "période révolutionnaire en cours", et l’emblème a été oublié. Trente ans après, que reste-t-il de la lutte de la Sogantal

In 1974, in a Portugal free from dictatorship, the workers of Sogantal demanded better working conditions. Today, the factory is gone, and the struggle and those who led it seem to have been forgotten.

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