Naissance d'un tambour

Alors qu'elle s'endort dans sa lointaine Guadeloupe, une culture se réveille à Paris. Un rite exotique, en voie de disparition au pays, renaît dans l'exil. Ici un atelier s'est ouvert. Guy Konket, l'héritier de la savane, construit des tambours "gwoka" traditionnels de la Guadeloupe avec des tonneaux et des peaux comme au pays, transformant ce coin de Montmartre en temple musical des coupeurs de canne à sucre et des nègres marrons fuyards. Les tonneaux viennent de Bercy, les peaux de cerf jetées par le boucher parisien sont récupérées. Pour une vénération du rythme et des éléments. À Paris aussi, les génies de la pluie et du feu sont invoqués. Les tambours sont accordés, les esprits communient, la cérémonie du baptême du nouveau tambour le consacrera comme un être vivant capable de parler haut et fort. Le cœur du tambour bat, irrépressible. Tambours d'accueil, chants à répondre d'une fraternité ravivée. Une jeune génération est là, fertile, à l'écoute. Naissance d'un son, d'un tambour qui sonne, naissance d'un jeune tambour. À Montmartre pousse la musique Ka venue de Guadeloupe