Tamani

Rythme, pulsation, battement, scansion... L'Afrique que nous avons rencontrée n’est pas celle des recoins de journal télévisé, dont l’éclat pâlit au fur et à mesure que l’on s’en éloigne et qui dit tout dans un souffle d’agonie... Au-delà d’un visa, s’exerce l’appel d’un autre monde, où vivent nos frères et nos ennemis, dans un chaos qui dessine des motifs de vies brisées et des éclats de bonheur. Partir n’est pas un vain mot, mais se fixer une destination ou une origine est illusoire. Tout a toujours été là, à portée de cœur ou à portée de fusil : on nous l’avait simplement dissimulé à l’aide d’un rideau de fumée... Comment ? On nous aurait menti ? L’Afrique n’est donc pas en train de mourir, mais s’éveille à peine à la vie ? Nos ancêtres seraient ces enfants qui nous tiennent la main, notre progéniture cette vieillesse précoce qui dort sur la terre sèche. Tout a toujours été là. Rêver, vivre, aimer, rire, mourir, souffrir, jouir, pleurer, s’en amuser et aimer, encore... Dépouillés de nos oripeaux, délestés de notre maquillage, nous avons tenté d’atteindre l’unisson de ces trajectoires qui nous entouraient, à la recherche de ce souffle qui nous fait exister. Notre volonté n’était pas d’approcher une vérité qui ne pouvait que nous fuir, ni de prétendre à un regard totalement libre. Simplement, nous voulions tenter le voyage et en faire parvenir la mélodie, en faire ressentir le rythme unique à l’ombre de la douce certitude que nous aurions forcément tort...