Le Cinquième Rêve

Pas une parole, rien que des paysages, des musiques, des sons bruts, des naissances et des morts d'abeilles d'un érotisme étrange, et des visages d'hommes sans âge, bouleversants de solitude mais aussi de sérénité... Voyageant de l'un à l'autre, les suivant pas à pas comme leur ombre, un homme pose son regard sur eux, les épie, les envie peut-être, les rêve. Il est leur double, à la fois pêcheur, sculpteur, peintre, apiculteur... Parfois, brièvement, il se souvient, à travers des regards d'enfants espiègles, de son innocence, de sa jeunesse ludique, mais son regard se tourne toujours vers la maturité, vers la vieillesse, la sagesse peut-être, comme s'il désirait lui-même l'atteindre... À la fin du voyage, l'homme arrive dans un marché aux mille couleurs, mais il est seul, définitivement seul, debout sur les pavés gris et tout petit, de plus en plus petit, perdu dans un brouhaha indécent, isolé au milieu d'une société organisée, travailleuse, cruelle, à l'image du monde des abeilles que nous montre le film..