L'Œil de Willem

Willem est hollandais, mais vit à Paris depuis longtemps. On peut voir ses dessins chaque jour dans Libération, chaque semaine dans Charlie hebdo et dans un magazine hollandais. La biographie de Bernhard Willem Holtrop ressemble à s’y méprendre à celle d’un artiste : un talent précoce, des études aux Beaux-Arts, une activité exclusive de dessinateur. Mais Willem, lui, reste à la porte des musées. Cela tombe bien : il s’en fout. Didier Ottinger, conservateur en chef du patrimoine du Centre Georges Pompidou, inscrit Willem dans la tradition des peintres moralistes du nord, celle de Bosch et de Breughel. Aussi, avons-nous demandé à Willem de réaliser un dessin en grand format sur le monde d’aujourd’hui, dans l’esprit du célèbre tableau de Breughel Les Proverbes flamands qui décrivait les travers des hommes de son époque. En ce début de XXIe siècle, ce sont les extrémismes religieux de tous bords que Willem a choisi de stigmatiser. Le film nous entraîne à Libération avec Pierre Marcelle, à Amsterdam sur les traces de Provo, mouvement de contestation de la jeunesse libertaire hollandaise dans les années 1960, et dans sa maison de Malakoff où Willem commente les ouvrages à la source de son inspiration (Bible illustrée du début du XVIIIe siècle venant de la maison familiale, revues médicales de son père, etc.).