Siriman

C’est une histoire écrite au fil des routes et des voyages. L’histoire de femmes et d’hommes venus d’ailleurs, de l’autre côté des mers, des fleuves ou des montagnes. L’histoire de ceux qui ont quitté un village, une région pour aller travailler un peu plus loin, vendre ses bras et ses services. Commencer parfois une autre vie. Tous les pauvres de la planète n’émigrent pas, pourtant beaucoup souffrent de misère et de privations. Alors pourquoi ceux-ci restent-ils ? Et ceux-là, pourquoi partent-ils ? Peut-être que les migrants poursuivent un rêve. L’immigration est toujours difficile, mais elle porte une bonne part d’espoir, une foi en l’avenir. Un homme noir marche à travers la forêt pour rejoindre sa "maison". Une baraque de plastique au milieu d’une clairière. "Je m’appelle Siriman, je suis malien et je suis en Espagne depuis quelques mois...". Siriman et ses compagnons d’infortune se trouvent près de Huelva, dans le sud de l’Espagne. Nous sommes en pleine récolte des fraises, mais pour les huit cent sans-papiers qui squattent ici, en pleine forêt, loin des regards, il n’y a pas de travail, c’est la crise. Alors ils s’organisent autour du "campement"