Élie et Nous

Documentaire
    Réalisé par Sophie Bredier • Écrit par Sophie Bredier
    France • 2010 • 70 minutes • DV Cam • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Ancien déporté d’Auschwitz, Elie Buzyn s’est fait enlever, en 1956, le matricule que les Allemands avaient tatoué sur son bras. À sa place, aujourd’hui, une cicatrice blanche, plissée, comme une brûlure ancienne, la marque d’un fer. Le bout de peau avec le tatouage, Elie l’a gardé précieusement, enveloppé dans un mouchoir. Mais un jour, on lui vole sa veste avec, dans sa poche, le précieux "parchemin". Ce jour-là, le monde d’Élie s’effondre. Non seulement le passé remonte (la mort de son frère, abattu sous les yeux de sa mère, l’exécution de ses parents le jour même de son tatouage) — mais surtout la disparition de la marque du bourreau met à jour une blessure symbolique plus profonde, une aliénation plus sournoise, caractéristique de la perversité de la solution finale. Elie est convaincu qu’on lui a volé son existence en lui volant ce bout de peau, alors même que c’est cette marque qui l’a privé de sa vie, il y a soixante ans. Il vit comme une trahison ce qui devrait être une délivrance, comme le lui suggèrent sa femme, ses enfants, ses amis... La perte de ce tatouage ne l’a-t-elle pas arraché définitivement à l’emprise des camps, en le ramenant à un état antérieur, d’avant le nazisme ? Pour Élie la question est autre : comment transmettre son histoire sans cette preuve ? Une idée germe petit à petit en lui, monstrueuse, dévorante : se refaire tatouer à l’identique à partir d’une photo et se faire enlever à nouveau le fragment de peau. Mais un faux tatouage peut-il encore témoigner de la réalité de l’événement ? Ne risque-t-il pas au contraire de contaminer celle-ci de sa fausseté ?"
(Yann Lardeau)

"In 1956, Elie Buzyn, a former Auschwitz deportee had his camp ID number tattooed on his arm by the Germans removed. In its place, there is now a white scar, puckered like an old burn, the mark of a branding iron. Elie preciously kept the sliver of tattooed skin wrapped in a handkerchief. But one day, someone steals his jacket with the priceless “parchment” in one of the pockets. That day, Elie’s world collapses. Not only does the past come rushing back, but more importantly, the disappearance of the executioner’s mark brings to light a deeper symbolic wound, a more insidious form of alienation, specific to the perversity of the final solution. Elie is convinced that with the theft of this small piece of skin he has had his existence stolen, whereas in fact is it this very mark that deprived him of his life sixty years ago..." (Yann Lardeau)

À propos du film
Sélections et distinctions
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