Le conte a commencé

Titre original : Un racconto Incominciato
Titre anglais : A Commenced Story
Documentaire
    Réalisé par Felice D'Agostino, Arturo Lavorato • Écrit par Felice D'Agostino, Arturo Lavorato
    Italie • 2006 • 80 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Les ultimes images de ce "récit commencé", celles du générique de fin, en sont un signe : une procession somptuaire de la Vierge vue d’une lucarne. Jusque là, pas la moindre trace d’une église dans ce ciné-poème qui exalte, après Vittorio De Seta, une humanité primaire et brutale, égoïste et rebelle, pauvre et assoiffée de liberté, ouverte à l’absolu et fière de sa singularité, une nature primitive et païenne, dont le soleil, la mer, la terre et la lune sont les divinités : "Les pêcheurs de Nicotera Marina ont créé un monde à part. Ils ont un rapport privilégié avec l’absolu. Chaque fois qu’ils prennent le large, ils partent vers la liberté. Ils sont amoureux de cette force centrifuge. L’antichambre de l’absolu, c’est la nature." dit le philosophe de la petite ville. La Calabre de Felice D’Agostino et Arturo Lavorato est une terre plongée dans la nuit, une masse obscure qu’entourent les grondements de la mer et que le soleil, "le plus grand peintre du monde", transforme, chaque matin, en or. La mer ici est omniprésente, un immense disque d’argent qui emprisonne la terre. Où qu’on aille, dans les rues de Nicotera Marina ou dans les orangeraies de la campagne avoisinante, son souffle oppresse. Le départ et le retour des pêcheurs rythment la vie du village, ils en sont le pouls. Si les hommes s’affairent sur la plage ou en mer, les vues de la cité sont quasiment désertes : un camion qui démarre dans la pénombre, une femme qui traverse une rue, une autre derrière sa fenêtre, deux ouvriers sur un toit, chacun vit replié derrière l’épaisseur de ses murs et de ses portes. Pour retrouver la vie, il faut monter loin à l’intérieur des terres, cheminer jusqu’aux fermes perdues dans les collines. La terre elle-même est aride, sa végétation maigre. Elle ne rayonne que dans les feux conjoints du soleil et de la mer. La lune, astre néfaste, n’a pas été conviée à la fête : elle égare les pêcheurs. (Yann Lardeau)

The Calabria of Felice D’Agostino and Arturo Lavorato is a land steeped in night, an obscure mass surrounded by the roar of the sea and transformed every morning into gold by “the world’s greatest artist”... the sun. The sea is omnipresent, a huge silver disk imprisoning the land. Wherever you go, through the streets of Nicotera Marina or the local countryside orange groves, sea’s breath is oppressive. The comings and goings of the fishing boats give rhythm to village life, like pulse beats. The land itself is arid, the vegetation scraggy. It only begins to shine under the dual fire of sun and sea. The moon, that unlucky star, has not been invited to the festivities, as it leads the fishermen astray.

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