Je trime donc je suis

Un jour de 1995, Jean fut licencié. Il occupait alors le poste de responsable pédagogique, au centre des formations des chambres de commerce et d’industrie du Poitou-Charente. Bafoué malgré son expérience, il ne s’est jamais remis de cette éviction. Depuis quinze ans, il s’évertue à interpeller des employeurs potentiels et des politiciens, face à la précarité de sa situation, au chômage non indemnisé, au rêve d’une retraite inaccessible. Le 1er février 2011, Jean a enfin un contrat de travail, un CDD de deux mois. Une jeune architecte l’a engagé, afin de l’accompagner dans le développement économique d’un hôtel d’entreprise, au cœur de la zone industrielle de Surgères. Avec une énergie éclatante, il s’adonne à une étude de marché. Les murs de l’hôtel d’entreprise sont déjà levés. Dans un mois auront lieu les portes ouvertes, et Jean se doit d’en faire un évènement remarquable… Quel sort réservons-nous à ceux qui font les frais d’un marché du travail défaillant