La Montagne

Titre original : Al Jabal
Titre anglais : The Mountain
Documentaire
    Réalisé par Ghassan Salhab • Écrit par Ghassan Salhab
    Qatar, Liban • 2010 • 84 minutes • Vidéo HD • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Un homme, la quarantaine, se rend vers l’aéroport de Beyrouth. Censé laisser le pays pour un mois, au lieu de s’envoler, il loue une voiture, quitte la ville pour s’engager au Nord sur une route montagneuse. Sa destination ? Sans mystère : une chambre au dernier étage d’un hôtel. Et pleine d’énigmes, puisqu’il va choisir de s’y enfermer, s’épargnant le moindre contact, reclus délibéré. Si le cinéma de Ghassan Salhab nous a déjà accoutumés à ces figures de loups solitaires (Terra Incognita ou Beyrouth Fantôme) aux tonalités autobiographiques diversement affichées (1958), c’était néanmoins toujours à les confronter à leur ville, à sa foule, à l’Histoire du Liban, explicite ou clairement allégorisée. Ici, un tournant est pris. Prendre de la hauteur, celle de la montagne, celle du point de vue de cette chambre au sommet aux volets pourtant clos, mais pour mieux replonger au départ, tout au fond, dessous la neige, sa blancheur et ses maigres traces, pour traquer, obscure, une autre origine. Décrire la gymnastique paradoxale, immobile, mutique, de ce que Deleuze appelait "l’acte de création", voilà le défi que s’est lancé cette fois ce grand cinéaste. En un noir et blanc où le gris somptueux dit assez la nécessité d’infinies nuances, servi par un acteur à la fois massif et magnifiquement secret, ce film qui salue au passage Johnny Cash comme Louis-René des Forêts, raconte de manière inédite une ancienne et grave question : comment faire œuvre en temps de guerre."
(Jean-Pierre Rehm, FID Marseille 2011)

"A middle-aged man goes to Beirut airport. Supposed to be leaving the country for a month, but instead of flying off, he hires a car, leaves town and heads north on a mountain road. Where is he bound? Nothing mysterious about it: a hotel room on the top floor. Full of riddles, because he chooses to shut himself in and cut himself off from any contact – a deliberate recluse. If the films of Ghassan Salhab have already acquainted us with lone wolf characters (Terra Incognitaor Beyrouth Fantôme) and autobiographical notes displayed in all manner of ways (1958), they
were nonetheless always in an urban setting, teeming with people, against a background of the history of Lebanon, explicitly or via clear allegories. Here, he has changed direction. Looking down from on high, from the mountains, from the viewpoint of this hotel room’s shutters – closed ones into the bargain... he dives down with greater impact than before, down to the depths, beneath the snow, its whiteness and the faint traces on it, so as to track this obscure, other origin. To describe the paradoxical, sometimes almost immobile gymnastics that Deleuze
used to call ‘the act of creation’ – this is the challenge this great film-maker has set himself here. This black and white film, in which sumptuous grey areas clearly suggest the need for infinite nuances and which is carried by an actor both towering and magnificently secretive, nods in passing to Johnny Cash as Louis-René des Forêts. It raises a serious and time-honoured question in an original way: how do you make a work of art in time of war?"
(Jean-Pierre Rehm, FID Marseille 2011)

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