Le Grand Cortège

Documentaire
    Réalisé par Pierre Creton • Écrit par Pierre Creton
    France • 2011 • 59 minutes • Mini DV • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Mesdames, Messieurs,
Les travaux de reconstruction du Centre de Gérontologie Yvon Lamour de Maniquerville sur son nouveau site sont terminés. L’emménagement des résidents dans les locaux neufs se fera sur deux jours : le lundi 11 et le mardi 12 octobre 2010.
C’est la note qui était affichée à l’accueil que je n’ai pas souhaité reformuler. Elle donnait le ton de crudité, que j’avais évacué dans Maniquerville et que j’étais près cette fois à prendre à bras le corps. À qui s’adresse cette information ? Aux enfants des résidents ? Qui sont ces Mesdames, Messieurs ? Les résidents ? Les spectateurs ? Spectateurs d’une réalité qui nous concerne tous ? Je vois Le Grand Cortège différent de Maniquerville, dans sa forme : la caméra ici toujours en mouvement, la couleur, la nostalgie plutôt que la mélancolie…"
(Pierre Creton)

"On s’en souvient, avec Maniquerville (en compétition au FID 2009), Pierre Creton nous présentait un centre de gérontologie qui vivait ses derniers moments avant d’être détruit et transféré à Fécamp, sur un site d’une nature moins hospitalière. Ce film, Le Grand Cortège en est la suite et la fin, puisque c’est aux transferts des résidents d’un lieu vers l’autre auxquels on assiste ici. Mais ces quelques périples solitaires, que la caméra accompagne dans l’ambulance, résonnent plus gravement, car c’est à n’en pas douter le trépas qui se trouve au bout de la route, comme l’évoquent les images pudiques de funérailles que l’objectif attrape de loin. Méditation guère inhabituelle chez Creton que celle sur la disparition, elle prend toutefois ici le tour d’une frontalité particulière, et le passage du temps se voit froidement représenté par l’automobile, adaptation réactualisée de la fameuse diligence de la Grande Faucheuse. Des ambulances de l’introduction, filmées à l’heure où le jour point, à la voiture de collection qu’on remet patiemment, et en musique, à neuf en conclusion, à la semblance d’un moderne sarcophage, c’est une mécanique qui est donnée concurrente à la vie, et finit par en triompher."
(Jean-Pierre Rehm, FID Marseille 2011)

"We remember with Maniquerville (in the 2009 FID competition) Pierre Creton introduced us to a center of gerontology that was enjoying its last moments before being destroyed and transferred to Fécamp on a site of a less hospitable nature. Le Grand Cortège is the sequel and conclusion to this film, since here we are present at the transfer of the residents from one place to another. But these few solitary journeys that the camera accompanies in the ambulance reverberate more solemnly because it is without a doubt death that is at the end of the road, as the discreet images of the funeral evoke, captured by the camera lens from afar. A meditation not very unusual with Creton as that on disappearance, but here it takes on an aspect of a particular frontality, and the passage of time finds itself coldly represented by the car, an adaptation brought up to date by the Grim Reaper’s notorious conscientiousness. From the ambulance of the introduction, filmed at the hour when the day begins, to the collector’s car that is lovingly restored at the end, to music, giving it the semblance of a modern sarcophagus, it is the mechanism that is given rivaling life and finally ends up prevailing."
(Jean-Pierre Rehm, FID Marseille 2011)

Sélections et distinctions
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