Sibérie

Documentaire
    Réalisé par Joana Preiss • Écrit par Joana Preiss
    France • 2011 • 81 minutes • Mini DV • Couleur
  • N° ISAN :
    ISAN 0000-0002-A3BD-0000-F-0000-0000-T
Résumé

"Dans le huis clos de la voiture d’un train qui roule vers la Sibérie, un couple s’est enfermé volontairement. Joana Preiss, actrice, et le cinéaste Bruno Dumont. Pour s’inventer un dehors, ou, qui sait ?, replier peut-être une fois encore l’intimité de la relation amoureuse à l’intérieur d’elle-même, voilà les deux amants qui se dédoublent en se filmant l’un l’autre, chacun muni d’une petite caméra, chacun pressant l’autre d’entrer dans son cadre. Tout sauf idyllique, la relation à l’image, la relation amoureuse (est-ce si différent ?) se négocie, se dispute, se réfléchit à haute voix plutôt qu’elle ne construit le joli et frauduleux scénario du bonheur. C’est donc une mosaïque encore très disjointe qui se présente ici, en complet contraste avec l’étendue monochrome des paysages neigeux entraperçus de la fenêtre du wagon. Entre les nuits des quelques haltes passées au-dehors en terre russe, un vague trottoir, un hôtel incertain, un dancing triste, et celles que le plafonnier du train éclaire de sa lumière pâle, c’est une temporalité unique qui entend s’imprimer ici. Celle qui mêlerait enfin la vie et le métier, celle qui confondrait le jeu, la mise en scène, avec l’hébétude de l’ivresse des gestes sans calcul, celle qui ne distinguerait plus entre la passion et la froide observation, entre les sentiments et leurs pantomimes. Rêve glacé, dont on assiste ici lentement à la fonte."
(Jean-Pierre Rehm, FID Marseille 2011)

"In the enclosed space of a compartment on a train headed for Siberia, a couple has willingly closeted themselves. Joana Preiss, actress, and the filmmaker Bruno Dumont. In order to invent an outside, or who knows?, to fold back up perhaps once more into the intimacy of a couple-in-love within itself; here we have the two lovers split-in-two as they film each other: each one armed with a small camera, each one pressing the other to enter into his or her frame. It’s anything but idyllic: the relation with the image, the relationship with the loved one (is it so different?) is negotiated, is disputed, is thought about aloud rather than building the pretty and fraudulent script of happiness. It is thus a mosaic still very disconnected that is presented here, in complete contrast with the extensive monochrome of snow-covered landscapes glimpsed from the train window. Between the nights of some stopovers spent outside in the Russian countryside, an indistinct sidewalk, an uncertain hotel, a
depressing dance hall, and those that the interior lights of the train illuminate with its pale light, it is a unique temporality that intends to be transmitted here. One that mingles life and work, one that confuses acting and directing with the stupor of the
intoxication of uncalculated gestures, one that no longer distinguishes between passion and cold observation, between feelings and their pantomime. An icy dream whose slow melting we here watch."
(Jean-Pierre Rehm, FID Marseille 2011)

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