Loin du monde

Dans les années soixante-dix, "Mitaine", comme beaucoup de jeunes de sa génération, a cherché la sagesse en Orient et vécu en communauté ; puis il a rencontré Nathalie, ancienne comédienne. Restés fidèles aux idéaux de leur jeunesse, ils se sont construit de leurs mains une maison isolée dans la forêt pyrénéenne, où ils vivent sans eau courante et sans électricité.
Leurs sept enfants sont nés sur place et sont élevés en harmonie avec la nature. L'éducation est très marquée par le fervent catholicisme du père, la scolarité est assurée par les parents et les tâches quotidiennes partagées par tous.

"Que sont devenu les marginaux qui, après 68, ont décidé de faire un retour à la nature ? Nous suivons, à différentes saisons, une famille de sept enfants qui vit en autarcie presque totale, sans électricité ni eau courante, dans les Pyrénées, à une heure de marche du premier hameau. Solution de vie alternative ou retour aux traditions les plus conservatrices ?
Pour cette famille, les seuls contacts avec l'extérieur sont les célébrations religieuses, la fête du village annuelle et les visites de la famille. De l'État, ils touchent les allocations familiales et le RMI. "En contrepartie" et parce que l'école est laïque, le père se charge de l'éducation à domicile et surveille les cours par correspondance. Il aurait pu devenir ermite ; l'isolement lui offre une juste distance avec la société et la possiblité du recueillement et de la prière. La mère est heureuse de cette vie simple et ne regrette pas son passé de comédienne ; les enfants s'épanouissent et aident aux multiples tâches. Nous sommes loin de la vie de routard ou de celle des communautés post-soixante-huitarde que les parents ont connues dans leur jeunesse. Alors, enfermement ou libération ?"
(Nathalie Magnan)