Le Pain de ma Mère

À 450 kilomères au sud-ouest de Tunis se trouve, perché dans les hauteurs, le village de Toujane. Ici, et pendant des siècles, les populations autochtones ont mené une existence rudimentaire en marge de la société moderne.
Aujourd’hui, dans ce village, vit une femme, mère de sept enfants : elle s’appelle Ghnia. Ghnia est la gardienne du temple de la famille ; entre deux feux, depuis le lever jusqu’au coucher du soleil, elle ne se repose jamais. C’est elle qui assure toutes les tâches ménagères, qui ramène l’eau de la source située à deux kilomètres sur son dos, cuit le pain et tisse les tapis que son mari et ses fils essaient de vendre aux rares touristes qui s'arrêtent dans le village.
À Toujane le temps semble suspendu ou presque, surtout pour ces hommes auxquels le travail manque. Armés de thé et de sucre, ils se battent contre l’ennui en tuant le temps pour que la réalité ne les tue pas – la réalité d’un peuple insoumis aux différentes invasions qui l'ont traversé, et qui se retrouve soumis à des conditions de vie précaires.
En s’attachant à suivre le quotidien de Ghnia, le film est un témoignage et une tentative de savoir ce qui reste de la culture amazighe dans ce village. Dans cette cité, délaissée par l'État, sans eau courante et aux infrastructures archaïques, comment s'organise une famille ? Quel rôle occupe la femme au sein de cette famille ou du village ? Quel est son travail, son statut et comment le vit-elle ? Quel est son quotidien ? Quelles sont ses préoccupations ? Comment se représentent-ils leur avenir ?