JJA

Titre anglais : JJA
Documentaire
    Réalisé par Gaëlle Boucand • Écrit par Gaëlle Boucand
    France • 2012 • 51 minutes • HD • Couleur
  • N° ISAN :
    ISAN 0000-0004-067A-0000-E-0000-0000-W
Résumé

Un homme de 85 ans, isolé dans sa luxueuse propriété, raconte l’histoire de sa réussite économique et les raisons de son exil en Suisse. Les multiples différends qui l’opposent à des personnes plus ou moins proches scandent son récit, qui se déploie en alternance d’un jour à l’autre, d’un bout à l’autre de sa résidence.

"JJA sont des initiales. Voici donc le portrait de ces initiales : JJA au jardin, JJA dans son transat, sur son balcon, dans son bureau, dans sa salle de bain. JJA, en somme, et sa solitude. C’est sa vaste demeure en Suisse, baptisée "Rosebud", qui sert de décor unique, tel est le parti de Gaëlle Boucand. Mais si, comme le Kane de Welles, l’esseulement paraît son lot, cet écrin désert se remplit en revanche d’un flot incessant de paroles. De quoi est-il question dans ce huis-clos ? De récits d’affaires – nombreuses, compliquées à débrouiller, d’arnaques financières dont il a été victime. Et le voilà à dérouler ses réussites, d’évoquer, fataliste, ses déboires avec ses avocats, ses partenaires financiers, sa précédente épouse, les commerçants locaux qui l’ont repéré comme évadé fiscal. Il soliloque, se souvient, nous fait part de ses obsessions numérologiques, de son rapport à l’argent, aux œuvres d’art, à l’aménagement intérieur, de l’installation d’un poulailler, devise ample sur le cours du monde autant que sur des anecdotes. Son verbe ne tarit jamais. Filmé en cadres fixes, en intérieur et en extérieur, il entame un raisonnement ici, le conclue là, sans jamais y mettre de point final. Écart, diffraction kaléidoscopique de cette voix et de ce corps comme disjoints. On l’aura compris, JJA, malgré cette confession à voix haute, reste une énigme ; mais un autre portrait, à distance, s’esquisse : celui d’une forme de pouvoir, du verbe et d’un homme assuré d’un certain ordre par son propre discours."
(Nicolas Féodoroff - FIDMarseille)

An 85-year-old man who lives remotely in his luxurious estate tells the story of his economic success and the reasons for his exile in Switzerland. His tale encompasses several conflicts that have set him against people who were more or less close to him, and alternately displays one day to another, throughout each corner of his residence.

"JJA are his initials. This is the portrait of those initials: JJA in the garden, JJA in a deckchair on his balcony, in his office, in his bathroom. All in all, JJA, and his loneliness. His large mansion in Switzerland called "Rosebud" is the sole setting of the film, as decided by Gaëlle Boucand. But even though lonesomeness seems to be his fate, as was the case for Welles’ Kane, this deserted setting is filled with an unceasing flood of words. So what exactly is being told in this enclosed place? Many stories, actually – complicated, undecipherable business stories, about financial scams perpetrated upon him. And there he goes, appraising his success, evoking with resignation his setbacks with lawyers, business partners, his ex-wife, or local shopkeepers who have pinned him as a tax dodger. He soliloquises, shares his memories, his obsession with numerology, his relationship with money, works of art, interior design, the building of a hen-house, and converses at great length about the state of the world or mere anecdotes. He just talks endlessly. Filmed in static shots, indoor or outdoor, he starts a reflection here, resumes it there, without never really finish it. There is a gap, a kaleidoscopic diffraction between his voice and his body, as if they were disconnected. Clearly, in spite of his loud confession, JJA remains a mystery. But another, distanced portrait emerges: the portrait of a form of power, that of speech and of a man who secures a kind of order with his own words."
(Nicolas Féodoroff - FIDMarseille)

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