4 Bâtiments face à la mer

Documentaire
    Réalisé par Philippe Rouy • Écrit par Philippe Rouy
    France • 2012 • 47 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Trois mois après la catastrophe survenue à Fukushima en mars 2011, la TEPCO, exploitant de la centrale nucléaire installe une livecam sur le site. Ces images, où dates et heures défilent à vue, sont accessibles sur internet. Ce sera là, défi audacieux relevé par Philippe Rouy, la matière visuelle exclusive de 4 bâtiments, face à la mer.
Catastrophe à distance, effets les plus toxiques invisibles, c’est là un des paradoxes pointés par ces images à la pauvreté entêtante. La livecam, témoin faussement transparent, se signale surtout comme le surveillant d’un paysage mort. Les images produites par cet oeil mécanique filmant de jour, de nuit, sous la pluie, au vent, Rouy les transforme, par la seule puissance du montage, en séquences spectrales à la beauté maladive. Impression renforcée par la présence des silhouettes blanches des liquidateurs, travailleurs sans visage sous leur tenue de sécurité, s’affairant, disparaissant, revenant, tels des zombies futuristes. Une agitation rendue dérisoire, tant cet espace hors des hommes se voit rendu aux insectes et aux oiseaux qui semblent avoir repris leurs droits, alors qu’on entendra, pour conclure, l’arrogance des bâtisseurs en off. Seule trouée dans cette zone désolée, l’action spontanée, accusatrice, d’un des liquidateurs. Mais qui ne fait qu’accentuer, jusqu’à l’hallucination, cette atmosphère postapocalyptique.
(Nicola Féodoroff, FID 2012)

"Three months after the March 2011 disaster in Fukushima, TEPCO, the electric company operating the nuclear power plant, installed a livecam on the facilities. The images, on which days and minutes add up, are available online. Using them for sole visual material, such is the daring challenge Philippe Rouy has taken up in 4 bâtiments, face à la mer.
A disaster watched from a distance, its most toxic effects remaining invisible: this is one of the paradoxes raised by those tediously poor images. A deceptively transparent witness, the livecam mostly appears to be guarding a dead landscape. By the sheer power of editing, Rouy turns the images of this mechanical eye filming day and night, come rain, come wind, into sickly beautiful spectral sequences. An impression only reinforced by the white figures of liquidators, the faceless workers in their safety overalls, bustling about, coming and going, like futurist zombies. Their restlessness seems somehow pathetic in this unmanned place reclaimed by insects and birds, especially when we get to hear off screen the arrogant builders of the plant, by way of conclusion. Sole interlude in this desolate area: the spontaneous, accusatory gesture of one of the liquidators. But it only emphasises, to the point of hallucination, the post-apocalyptic atmosphere."
(Nicola Féodoroff, FID 2012)

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