Henri Germain Delauze, le conquérant des abysses

La Comex est un nom connu de tous. Si l’on ne connaît pas précisément ses domaines de compétences, on associe ce nom à la mer et à de drôles d’engins sous-marins. Des images viennent à l’esprit, des formes vagues, rappelant les illustrations des livres qui ont illuminé notre enfance, évoquant la féerie des romans de Jules Verne. La Comex, c’est "20 000 lieues sous les mers", en vrai. C’est un rêve devenu réalité, grâce à un homme aussi "fou" que Jules Vernes. Plus encore, car lui aurait pu y laisser la vie.
À cet homme, à son entreprise, à ses recherches, l’histoire de la plongée doit beaucoup. À certains moments, elle se calque même sur sa destinée, sur ses résultats et ses records. Mais la plongée n’est pas la seule à être redevable à Henri Germain Delauze. La médecine aussi. Ses caissons ont sauvé des centaines de milliers de vies.
Quand il crée son entreprise, en octobre 1961, avec son épouse qui consent alors à y investir toutes les économies du ménage, ni l’un ni l’autre ne peuvent imaginer où cette aventure les conduira, ni dans quels mondes. Au-delà de "20 000 lieues sous les mers", qui eut dit qu’ils rejoindraient l’immensité de l’espace ? Il fallait rêver, il fallait aussi chercher et se donner les moyens de la faire. Tous les moyens. La conviction, la foi de l’homme devaient être grandes. Son courage aussi. Il savait s’entourer, accordait sa confiance et appréciait la fidélité. L’"humain" était fondamental : "On a eu la chance d’être tous à l’école de ses valeurs de vie" dit sa fille.
Tissant archives et témoignages de ses proches, ce portrait sensible est aussi un hommage au pionnier, au "savant-urier", qui vient de disparaître