Les Cheveux courts, ronde, petite taille

Titre anglais : The Neighbor
Documentaire
    Réalisé par Robin Harsch • Écrit par Robin Harsch
    Suisse • 2012 • 29 minutes • Beta digital • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"C’est horrible comme elle me fait penser à ma mère, que je viens de perdre, il y a un an" : toute honte bue, Robin Harsch s’autorise à filmer sans lui demander son avis une voisine transformée bien malgré elle en souvenir-écran. Même l’heure à laquelle elle se lève est mise en parallèle, comme une absurde coïncidence, avec l’heure du décès de la mère. On voit bien pourquoi dans un commentaire-off parfois cocasse, le narrateur-cinéaste peste contre le "gamin" de sa voisine qui s’attarde auprès d’elle sur le balcon, s’imposant dans le champ : cet adolescent trop réel empêche au filmeur de se projeter dans l’image. Car, sous les airs du relevé facétieux des obsessions ("Je parcours 180 mètres par jour entre mon bureau et ma fenêtre pour contrôler si elle ne serait pas par hasard sur son balcon"), c’est la possibilité d’un deuil qui se joue ici. Une fois la rue traversée et le courage pris à deux mains pour sonner chez l’inconnue, quelle parcelle d’osmose fantasmée avec la disparue pourra subsister ? Comment quitter un endroit que l’on a tant voulu croire hanté, histoire de savourer encore un peu la compagnie d’un fantôme ?
(Charlotte Garson, Cinéma du Réel 2013)

“It’s awful how much she reminds me of my mother, whom I lost only a year ago”: Robin Harsch shamelessly allows himself to film a woman neighbour - without consulting her - who unwittingly becomes his screen-memory. He even draws a parallel, as if it were some absurd coincidence, between the time she gets up and the time his mother died. We easily understand why the narrator-filmmaker’s sometimes comical voice-over curses his neighbour’s “kid” as he hovers around her mother on their balcony and invades the frame: this only too real teenager prevents the filmmaker from projecting himself into the image. In fact, under what seems like a mischievous inventory of obsessions (“I walk 180 metres a day between my desk and window to check if by chance she’s on her balcony”), what is being played out here is the possibility of mourning. Once across the road and armed with enough courage to ring this stranger’s doorbell, what shred of fantasised osmosis with the departed can remain? How can you leave a place that you so wanted to believe haunted, if only to savour for a little bit longer the company of a ghost?
(Charlotte Garson, Cinéma du Réel 2013)

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Sélections et distinctions
  • 2013 • Cinéma du réel • Paris (France) • Compétition Internationale courts métrages
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