Kat Onoma, comme son nom l'indique

Le projet d'un film sur le groupe "Kat Onoma" remonte à 1992. Le film présente les musiciens et leur musique grâce à une dizaine de tableaux filmés en super 16 mm. D'autre images, en super 8 mm, ouvrent des espaces plus fragiles, sortes de visions en coin de l'œil, balaient des paysages, des natures mortes.
L'idée est plus proche d'un film musical, construit comme les albums du groupe ; réalisé par l'un des musiciens du groupe, il échappe aux préoccupations habituelles des reportages-vérité qui tentent de percer à jour des individus par ailleurs mythifiés. Ici, aucune révélation à faire, aucun mystère à dévoiler, si ce n'est que derrière une musique, il y en a d'autres encore et que derrière les images, de nouvelles arrivent.

"Apparu au milieu des années 1980, Kat Onoma ("comme son nom l'indique" en grec ancien) est né à Strasbourg sous l'impulsion du chanteur et guitariste Rodolphe Burger, ex-professeur de philosophie. Ce film a été réalisé par le deuxième guitariste du groupe, également saxophoniste, Philippe Poirier. Un essai expérimental pour traduire visuellement les climats qui habitent le rock de Kat Onoma.
Ce film ne dévoile pas l'alchimie des complémentarités qui permet à un groupe d'exister : chacun des membres évoque des bribes d'enfance, le rapport à son instrument, et pour Rodolphe Burger, qui chante surtout en anglais, le désir d'échapper aux contraintes du français. Fragments de répétitions, ambiances backstage, extraits de concerts, collages de films d'amateur et clipage rustique composent l'autoportrait de cette formation parfois considérée comme le seul groupe hexagonal crédible par les amateurs de rock lettré. L'essentiel se situe dans une tentative d'associer musique et images pour recréer l'univers poétique des textes, le jeu limpide des guitares, la voix mélancolique et les cuivres embrumés de ce groupe de "rock adulte" des plus attachants."
(Anaïs Prosaïc)