Merce Cunningham 1919-2009, la danse en héritage

Voyage dans le temps et l’espace de l’œuvre chorégraphique de Merce Cunningham, reconnu dans le monde entier comme le plus grand chorégraphe américain du XXe siècle.
Avec la dernière tournée puis la dissolution de sa compagnie, deux ans après sa mort, s’achève l’une des plus grandes aventures humaines et artistiques du XXe siècle, une aventure qui a révolutionné la danse, une aventure partagée avec les plus grands artistes musiciens et plasticiens de "l’Avant garde américaine".
Se pose alors la question de l’héritage artistique : la danse est éphémère, par essence. Comment peut-elle survivre à la disparition de son créateur et à la fin de sa compagnie ? Danseurs et collaborateurs confrontés à cet ultime défi tentent l’impossible pour le relever, en suivant le Cunningham Legacy Plan qu’ils ont mis au point avec Merce lui-même avant sa mort, avant de se séparer...

"Après la disparition de Merce Cunningham en 2009, sa compagnie s’apprête à se dissoudre pour laisser le Merce Cunningham Trust gérer l’héritage du chorégraphe. Marie-Hélène Rebois suit l’ultime tournée rendant hommage à celui qui fut incontestablement l’un des artistes majeurs du XXe siècle. Alternant moments de répétition, images d’archives et entretiens, son film pose la question de la transmission d’un patrimoine proprement immatériel.
C’est Merce Cunningham lui-même qui a souhaité qu’une fondation prenne le relais de la compagnie. Créée en 1954, la compagnie a vu se succéder plusieurs générations de danseurs. Pour cette tournée-hommage à travers plusieurs villes du monde entier, les derniers à avoir travaillé ses chorégraphies remontent les pièces emblématiques qui, de Suite for Five (1956) à CRWDSPCR (1993), illustrent l'évolution de son travail, au gré de ses rencontres avec les plus grands musiciens et plasticiens de son temps – Cage, Warhol, Johns, Rauschenberg – et des avancées technologiques – le logiciel Life Forms. Devant la caméra de Marie-Hélène Rebois, ses proches collaborateurs s’interrogent sur la façon de perpétuer une technique entièrement tournée vers l’expérimentation. Car si, après cette dernière tournée, de nombreuses sources – notes, photographies, films, vidéos – continueront à révéler le goût continu de Cunningham pour la nouveauté, rien ne remplacera la présence des danseurs sur scène."
(Damien Truchot)