Corne d'Or

Istanbul, 2013. La capitale économique de la Turquie, pays dont l’insolente croissance est de 8% par an, attire des centaines de jeunes Européens sans avenir dans leurs pays en récession. Et d’abord, les plus inattendus d’entre eux : des Grecs. Comme Pénélope, licenciée par son entreprise d’informatique à Athènes, elle a monté un café dans l’un des quartiers d’Istanbul jadis peuplé par des Grecs, qui en sont partis à cause des tensions entre la Turquie et la Grèce de 1921 à 1974. L’un de ces "Rums", de ces Grecs de Turquie, Yoakim, est quant à lui revenu de décennies d’exil aux États-unis, et n’a plus l’intention de quitter cette ville où il est né, et où il élève sa fille. À l’Université du Bosphore, la plus prestigieuse de Turquie, Raúl, naguère petit prof qui s’ennuyait dans sa province natale de Gérone, quasiment sans avenir professionnel, a été engagé comme enseignant chercheur. Enfin, nous partageons le quotidien de trois jeunes Français devenus Stambouliotes : Betty, banlieusarde d’origine congolaise devenue maître d’hôtel dans le restaurant le plus huppé de la ville, Maelis, brillante analyste financière de 24 ans dont l’appartement donne sur la Corne d’Or, et Serge, commercial enthousiaste et touche-à-tout