Haricots rouges

Titre original : Loubia Hamra
Titre anglais : Bloody Beans
Documentaire
    Réalisé par Narimane Mari • Écrit par Narimane Mari
    France, Algérie • 2013 • 77 minutes • Vidéo HD • Couleur
Résumé

17 enfants explosent tout ce qui ne bouge pas, inépuisables de gestes et de cris. Héros magnifiques d’une guerre sans écriture : pendant que l’armée française mitraille l’OAS, les enfants pillent l’armée française de l’huile, du chocolat, la semoule, le sucre, et même d’un prisonnier de guerre, condamné à manger un plat de haricots. Mais la guerre rattrape la belle aventure et ensanglante les haricots.
Avec la force imaginative et transgressive de l’enfance, ce film dit la fin de l’Algérie Française.

"Sur une plage d’Algérie, des gamins barbotent, dorment, se chamaillent — puis, soudain, s’en vont en guerre. Ni Sa majesté des Mouches, ni La Guerre des boutons. Narimane Mari, pour son premier long-métrage empli de grâce, filme de près cette mêlée enfantine, au rythme accidenté d’une imagination qui emprunte au grand vrai, à l’Histoire nationale : à la guerre d’indépendance, rien de moins. Quand le “pour de faux“ devient le moteur d’un emballement général, on progresse alors dans un éclat de cris et de paroles en l’air, aux trousses de cette volée d’enfants dont le pas décidé martèle les escaliers, envahit les maisons, et traverse les places de village, avant d’étendre le temps aux dimensions d’un rêve dans une chorégraphie d’ombres guerrières ou une exploration nocturne du cimetière qui annoncent les dangers à venir. Car Loubia Hamra joue, elle aussi, l’audace d’une inversion. À l’écrasant tragique — la colonisation, la guerre — elle substitue le fragile, à l’image de ces “petits poissons qui n’ont pas de message“ flottant dans la Méditerranée, frontière mouvante qui ouvre et clôt le film. Sérieuse comme dans les jeux d’enfants, l’Histoire est ramenée à la taille sans mesure d’un fantastique théâtre de silhouettes, et d’autant plus grave que l’enfance n’y est pas engloutie, mais surnage, rivale, inaccomplie, libre encore d’un destin écrit."
(Céline Guénot, FIDMarseille 2013)

On an Algerian beach, kids splash about, sleep, squabble - and then suddenly go to war. And it’s neither Lord of the Flies nor La Guerre des boutons. In her first film, full of grace, Narimane Mari films this childish freefor- all closely, at the irregular pace of an imagination inspired by the highest form of reality, national History — actually, nothing less than the Algerian War of Independence. When their make-believe induces a general upheaval, we follow the flock of children as they stamp their feet up the stairs, invade houses, cross village squares, in a whirlwind of shouts and empty words. Time is stretched like in a dream, through a choreography of belligerent shadows or the night-time explosion of the cemetery, as so many warning signs of dangers to come. Because Loubia Hamra also makes a bold switch. Instead of focusing on overwhelming tragedy — colonialism, war — she replaces it by frailty, for instance with the “small fish without a message” that float through the Mediterranean, like a moving frontier opening and closing the film. Serious like in children’s games, History is given the infinite dimensions of a fantastic shadow play, and is even more grave since childhood isn’t swallowed by it, but rather floats on top, an uncompleted rival, still free from an inescapable fate. (Céline Guénot, FIDMarseille 2013)

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