The Joycean Society

Documentaire
    Réalisé par Dora García • Écrit par Dora García
    Belgique • 2013 • 53 minutes • Vidéo HD • Couleur
Résumé

Une vingtaine de personnes lisent un livre ensemble depuis trente ans : Finnegans Wake, de James Joyce. De la première à la dernière page cela leur prend onze années. Une fois arrivées au dernier mot – un "the," très énigmatique –, elles recommencent au premier mot – "riverrun". C’est à présent leur troisième lecture. Joyce avait prédit que son texte, inépuisable, engendrerait des siècles d'interprétation. "Quel livre effroyable ! Nous irons en enfer pour l'avoir lu !"

Non sans ironie, ni bravade, James Joyce l’avait prédit : son Finnegans Wake alimenterait une usine à gloses pour plusieurs siècles. C’est à l’intérieur d’une de ses usines, ces fameux "cercles de lecture" (reading circles), que nous entraîne Dora Garcia. Familière des jeux à tiroirs avec l’interprétation (on se souvient de ses films précédents, montrés ici), elle a choisi un décor simple : une petite pièce qu’on ne quittera pas, garnie de livres et de posters du maître, où des amateurs passionnés par le grand œuvre de l’Irlandais se donnent rendez-vous régulier pour passer patiemment, un mot après l’autre, page après page, le texte de Joyce par le menu. À la fois férus et avertis, aucun d’entre eux n’est pourtant spécialiste professionnel : ce pourrait être une réunion religieuse informelle autour d’un livre sacré, le sérieux, la méthode scrupuleuse y président également. Mais pour dévote d’allure, l’entreprise reste ici laïque. Et réjouie. Et joueuse. Ce texte de Joyce, on le sait, a la particularité d’avoir programmé et son illisibilité et sa traduction infinie, et sa folie et son arraisonnement, et sa transparence interdite et son appel à l’autre reconduit. Comme frappés d’un mal secret et adulé, ces lecteurs s’émerveillent de l’étrangeté d’un exercice pourtant partagé : parler.
(Jean-Pierre Rehm, FID 2013)

Not without irony nor bravado, James Joyce had foreseen it: his Finnegans Wake was to fuel endless comments for centuries. Dora Garcia takes us to a literary hotspot, one of the famous ’reading circles’. Familiar with mazy interpretation games (like in her previous films, screened in this Festival), she chooses a single, simple setting: a small room filled with books and posters of the literary master, where amateurs fascinated by the Irish novelist’s great work meet on a regular basis to go through his text with a fine-tooth comb, analysing it patiently, word after word, page after page. They are at once dedicated and learned, but none of them is a professional expert: you’d think you were attending an informal religious meeting about some sacred book, given the seriousness and scrupulous method that prevail here. Devout as it may look, the initiative is nonetheless secular. And joyous. And playful. It is common knowledge that Joyce’s text has the particularity to have it all programmed: its illegibility and its never-ending translation, its madness and its overruling, its forbidden transparency and its renewed call to the Other. As if they were suffering from a secret and adulated disease, the readers are enthralled by the strangeness of such a common practice: talking.
(Jean-Pierre Rehm, FID 2013)

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