À l'est de l'enfer

Surabaya. Ville chaotique, labyrinthe infini de fer et de béton. Dans ce dédale de rues, toute une génération de jeunes Indonésiens se cherche, se révolte et se rassemble autour d’une musique underground et controversée : le Black Metal.
Ce mouvement, venu des terres glacées de Scandinavie, a été fantasmé, récupéré et finalement réinventé par les groupes locaux. Lors des concerts, la transe des musiciens, l’hystérie du public, les hurlements, le feu, le fer, les maquillages et les tatouages font de ces performances de véritables cérémonies païennes où les codes du Black Metal européen se mêlent aux croyances indonésiennes.
En marge de ces concerts, se développe un véritable réseau de communautés underground à travers lequel, cette frange de la jeunesse indonésienne se taille un espace de liberté. Dans un contexte économique, politique et religieux dont la rigidité lui est insupportable, le Black Metal est, pour elle, un véritable exutoire.
Le film suit les destins croisés de plusieurs membres de cette scène : Eric, l’ancien, le chef de clan, Tony, à la fois bête de scène et homme d’affaire underground avisé et Andung, mystérieux et solitaire. Chacun d’eux est partie prenante de la communauté Black Metal, chacun d’eux est attaché de façon viscérale à cette musique violente, sombre, mystique et transgressive. C’est à travers elle qu’ils affirment leur identité.