Mare Magnum

Documentaire
    Réalisé par Letizia Gullo, Ester Sparatore • Écrit par Letizia Gullo, Ester Sparatore
    France • 2014 • 73 minutes • HD • Couleur
  • N° ISAN :
    ISAN 0000-0004-C152-0000-1-0000-0000-Y
Résumé

La campagne électorale houleuse de la candidate municipale écologiste Giusi Nicolini sur l’île de Lampedusa offre un point de vue inédit sur cette île aussi abandonnée du cinéma qu’elle l’est du reste du monde. Devenue malgré lui le cimetière de l’immigration africaine en Europe, cet archipel devient tout à coup sous nos yeux un lieu habité. Avait-on pensé aux résidents, dépassés en nombre à l’hiver 2011 après les exils dus au "Printemps arabe", et laissés de côté par le gouvernement berlusconien ?
Comme dans l’hôtel de ville de Palerme dans Palazzo delle Aquile, Ester Sparatore (co-réalisatrice de ce dernier) et Letizia Gullo posent leur regard au milieu de cet abandon-là. Plutôt que de partir de la représentation médiatique (les migrants en transit, les structures d’accueil impropres à l’afflux), elles emboîtent le pas à une candidate à la mairie, Giusi Nicolini, dont l’écologisme et le métier d’origine (elle dirigeait la réserve naturelle du cru) la placent à l’écart du maelström politicard dont le film se fait aussi l’écho en quelques scènes drolatiques.
Nullement fondé sur le suspense (elle a été élue en mai 2012), Mare Magnum fait exister en chemin tout un paysage local. Ce n’est pas la moindre des qualités du film que d’articuler une dimension internationale et par petites touches, mythologiques de ce lieu inouï avec la chronique de sa banalité villageoise.
(Charlotte Garson)

The heated election campaign of the green municipal candidate, Giusi Nicolini, on the island of Lampedusa, which – through no wish of its own – has become the cemetery for African immigrants to Europe.
The heated election campaign of the green municipal candidate, Giusi Nicolini, on the island of Lampedusa, offers an original view of a place abandoned as much by the cinema as by the rest of the world. Transformed — through no wish of its own — into the cemetery for Africans emigrating to Europe, the archipelago has suddenly and visibly become an inhabited place. Had thought been given to its residents, who were outnumbered in winter 2011 following the exiles due to the "Arab Spring" and neglected by Berlusconi’s government?
As with Palermo’s city hall in Palazzo delle Aquile, Ester Sparatore (who co-directed it) and Letizia Gullo take a deep look into this abandonment. Rather than start with the media’s representation (migrants in transit, reception structures inadequate for the influx), they follow a mayoral candidate, Giusi Nicolini, whose green approach and initial job (she headed the Lampedusa nature reserve) place her outside the politicking maelstrom depicted in several comic scenes.
With no reliance on suspense (she was elected in May 2012), "Mare Magnum" also brings to life an entire local landscape. One of the film’s greatest qualities is to combine the international dimension of this unbelievable island with an account of the ordinariness of its village life. (Charlotte Garson)

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