Hams Al Moodun

Titre anglais : Whispers Of The Cities
Documentaire
    Réalisé par Kasim Abid • Écrit par Kasim Abid
    Royaume-Uni • 2013 • 62 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Le cinéaste filme à sa fenêtre dans trois villes du Moyen Orient, Ramallah, Bagdad et Erbil : le ballet d’hommes et de machines raconte aussi l’histoire d’une résilience. "Une pièce sans dramaturge" : ainsi Kasim Abid décrit-il ses deux précédents courts ainsi que cette petite "city symphony" sans récit ni dialogues. Comme Tische de Victor Kossakovsky avec lequel il partage l’unicité d’un point de vue, Hams la moodun ramène à l’état natif le cliché du documentaire comme fenêtre sur le monde. Sur une période de dix ans, le cinéaste, caméraman de formation, s’est posté au balcon dans trois villes du Moyen Orient : Erbil, au Kurdistan irakien ; Ramallah en pleine deuxième Intifada (2000-2003), au-dessus du carrefour Montaza Al Sa’a ; et Bagdad, ville natale que le cinéaste quitta il y a 30 ans, filmée sous occupation américaine du haut d’un immeuble du quartier de Karrada. Des travaux qui n’en finissent pas aux embouteillages "monstre" à un carrefour, le ballet des travailleurs et des machines s’offre d’abord aux sens comme une chorégraphie urbaine. Mais la circulation des boulangers ambulants revenant chaque matin après le couvre-feu, des balayeurs, des mendiants ou des écoliers est sans cesse entravée, infléchie par un contexte politique sur lequel l’imaginaire du spectateur embraye. Sur des chantiers parfois erratiques où la sécurité vacille, la construction lutte avec le chaos, tandis que sur les voies, l’ordre prend parfois un tour coercitif. Mais le montage cumulatif de ce dispositif permet aussi de porter au jour une traversée des gouvernements et des occupations. Entre Jacques Tati et Elia Suleiman, la résilience des peuples peut ainsi prendre la forme d’une fontaine récalcitrante. (Charlotte Garson, Cinéma du réel 2014)

The filmmaker films from his window in three Middle Eastern cities (Ramallah, Bagdad and Erbil) : the ballet of men and machines also tells a story of resilience. Kasim Abid describes his two previous short films, and this small city symphony with no story or dialogue as "a play without a playwright". Like Victor Kossakovsky’s Tische, which shares the same vantage point, Whispers of the Cities restores the original sense of the cliché that the documentary is a window onto the world. Over a ten-year period, the filmmaker, who trained as a cameraman, took up position on a balcony in three Middle Eastern towns: Erbil, in Iraqi Kurdistan; above the Montaza Al Sa’a crossroad in Ramallah in the middle of the second Intifada (2000-2003); and from the top of a building in the Karrada district of Baghdad, the filmmaker’s hometown, which he left 30 years ago and was then occupied by Americans. From endless construction works to huge traffic jams at an intersection, this ballet of workers and machines initially offers the senses an urban choreography. But the circulation of the itinerant bakers returning each evening after curfew, street sweepers, beggars and schoolchildren is constantly hampered — the outcome of a political situation that sparks the viewer’s imagination. On the stop-start worksites where security wavers, construction struggles against chaos, whilst on the street, orderliness at times takes a coercive turn. Yet, the cumulative effect of this dispositif also reveals a journey through governments and occupations. Midway between Jacques Tati and Elia Suleiman, a population’s resilience can also take the form of a stubborn fountain. (Charlotte Garson)

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