Arrête de faire l'artiste !

Être capable d’aimer et de travailler était d’après Freud le but d’une analyse réussie : "Je n’arrivais à faire ni l’un, ni l’autre." Ma mère tâchera de vous exposer le pourquoi, moi de m'en affranchir. Introduire le cinéma et le jeu dans les relations familiales pour les rendre plus légères, se mettre à nu et éprouver le plaisir de se rhabiller de la robe à motif de son choix. À l’origine de ce film, il y a l’expérience salutaire d’une psychanalyse, qui m’a délivré d'une guerre intérieure sans nom et réconcilié avec mes désirs en me délivrant de ceux des autres, plus précisément de ceux de mes parents. Le point de départ c’est ma mère et notre insoluble conflit. Je voulais partir de ce qu’elle dit de moi et le décliner, le transformer artistiquement, pour définitivement m’y soustraire. Cette mise à nu est un geste cathartique, une tension dramaturgique entre ce qu’elle aimerait que je sois et la réalité que je dévoile. Je me déleste de cette image d’Épinal et je lui offre en souvenir. L’affirmation de mes désirs, de ce "je" sans "elle", s’accompagne d’une tentative de (ré)conciliation, qui ne passe pas par des mots, mais par des images, des actes symboliques. Devant l’impossibilité de communiquer avec elle et de me dépêtrer de cette relation, j’introduis des tiers, mon père, mon psychanalyste et le spectateur par le biais du cinéma. Car comme dirait Platon, un dialogue ne se fait pas à deux, mais à trois