Borei Keila, OK

Le film est un portrait du quartier Borei Keila au centre de Phnom Penh. Le travail décrit la démolition d'une architecture des années 50/60 du Cambodge, le développement urbain explosif et ses conséquences : le relogement (ou non), l'évacuation des plus pauvres, des plus fragiles, entre autres, des familles atteintes du Sida. Entre 2009 et 2011, on trouve à Borei Keila sur le même terrain les anciens logements sociaux encore habités, parfois évacués et parfois à nouveau squattés, de nouveaux bâtiments, fruits d'un développement urbain rapide mais aussi l'expression du profit et de la misère qui y surgissent. Les habitats informels entre les immeubles témoignent de la pauvreté, suite au génocide puis au retour de la population à Phnom Penh après la chute des Khmers rouges. Avec ce mélange sur un même terrain de maisons informelles, d'immeubles à moitié démolis, de compartiments chinois et d'immeubles de re-logement, le quartier de Borei Keila se lit à travers son architecture comme un livre d'histoire et de sociologie. Depuis 2012, toute trace architecturale ancienne est effacée. De gigantesques bulldozers détruisent non seulement des immeubles des années 60, mais aussi une pensée sociale d'avant guerre