Démonstration

"La rupture avec la société est une bascule dans un autre monde" (George Orwell, Au bord du monde).
Les SDF sont-ils considérés comme des monstres ? Certaines personnes les qualifient de cette façon. À leurs yeux, ce sont des parasites ; ils n'ont pas leur place dans la cité. J'ai voulu à travers cette tranche de vie de quelques SDF qui ont été contraints de se réfugier loin de Paris pour survivre, parler du "monstre social".
Nos sociétés post-modernes (est-ce-à-dire mieux que modernes ?) ont produit entre autres cette monstruosité : les SDF. Non pas qu'elles aient inventé le personnage ? il y a un demi siècle on pouvait voir l'image d'un vagabond sur une boîte de camembert justement nommée "Le Chemineau", mais elles en ont fait un phénomène de masse. Derrière ces trois lettres discrètes : S.D.F, et en quelque sorte distinguées, il y a l'avatar ultime de l'aventure, le sans abri, le sans abri dont la vie se résume alors à une dimension essentielle : le danger.
Voyeurs inconscients, nous voyons les sans-abri comme des monstres, nous les regardons comme des monstres : sales, hirsutes, asociaux, à peine humains pour tout dire. Mais "le monstre" c'est avant tout : ce qui montre. Il y a quelque chose à voir, mais quoi ?
Qui est le monstre ?