Le Souffleur de l'affaire

Documentaire
    Réalisé par Isabelle Prim • Écrit par Isabelle Prim
    France • 2014 • 56 minutes • HD • Couleur et Noir & Blanc
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Quoi de commun entre le premier film colorisé de Méliès, l’incendie du Grand Bazar de la Charité et la première de Cyrano de Bergerac ? Qui a vraiment écrit la pièce d’Edmond Rostand ? Et qu’est-ce que tout cela a à voir avec la mort d’Ildebrando Biribo, anarchiste italien et souffleur, retrouvé mort dans sa boîte au soir de la première représentation, le 28 décembre 1897 ?
L’intrigue est labyrinthique, ou plutôt, souterraine. On emprunte ainsi galeries, caves, égouts et passages secrets, qui rappellent la cachette du souffleur autant que les méandres d’une affaire qui n’a rien à envier aux meilleurs feuilletons des XIXe, Les Mystères de Paris en tête. Pour nous guider, un souffleur, justement, l’homme du dessous qui dicte à celui du dessus – Ici Edmond Rostand en panne d’inspiration et tourmenté par Sarah Bernhardt, incarnée par Clotilde Hesme. Sauf que ce souffleur-ci, à la fois personnage du film et étrange conférencier qui recrée pour nous l’affaire, est loin de se cacher. Au contraire, il s’incruste - littéralement - dans le film, anticipant l’action, s’adressant directement à nous, aux personnages devenus acteurs, tout en livrant le récit des évènements qui conduiront à sa mort, jamais élucidée. Inexpliquée, donc, cette affaire ? Peut-être pas. Car la mort du souffleur, c’est peut-être le début de la modernité. Classée alors ? Non plus, car Isabelle Prim prouve avec ce film que le souffle n’a pas disparu.
(Céline Guénot, FID Marseille 2014)

What could Mélies' first colourised film, the fire at the Grand Bazar de la Charité and the opening night of Cyrano de Bergerac have in common? Who really wrote Edmond Rostand's play? Is it all related somehow to the death of Italian anarchist and prompter Ildebrando Biribo, found dead in his prompt box on the night of the first performance, on 28 December 1897? The plot is labyrinthine, or rather subterranean. Indeed, the camera takes us through tunnels, cellars, sewers and secret passages that are reminiscent of both the prompter's hideout and the twists and turns of a case which easily bears comparison with the best 19th century serials, not least Les Mystères de Paris (The Mysteries of Paris). To guide us, there happens to be a prompter, one of those men who cue people up above from below; here, it's dramatist Edmond Rostand himself, who is out of ideas for plays, and tormented by actress Sarah Bernhardt, played by Clotilde Hesme. Except that this prompter, at once a character in the film and a strange lecturer who recreates the case for us, isn't hiding himself in the least. On the contrary, he literally invites himself in the film and speaks directly to us and to the characters turned actors, while relating the events that led to his death, which has never been solved. So, does the mystery remain unexplained? Maybe not. Because the prompter's death marks perhaps the beginning of modernity. Is the file closed, then? Neither is it, because Isabelle Prim proves with this film that the inspiration lives on.
(Céline Guénot, FID Marseille 2014)

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