Dans la peau de Fidel Castro

Dans cette troisième "autobiographie non autorisée", après celles de Jacques Chirac et de G. W. Bush, Karl Zéro et Daisy d'Errata retracent avec humour le parcours du dernier des Mohicans communiste.
Ils nous rappellent que le plus célèbre des fumeurs de cohibas, qui s'était fendu à 12 ans d'une lettre à Roosevelt pour lui réclamer un billet de dix dollars, a été élevé chez les pères (jésuites) avant d'être reçu en grande pompe par Jean-Paul II, en 1998. Un demi-siècle de grande et petites histoires cubaines, revu et corrigé au travers d'une foule d'archives, dont certaines inédites.
Dans une savoureuse séquence, El Comandante livre même, avec un enthousiasme martial et force gestes militaires, la recette des lasagnes avec parmesan, (alors qu'il préfère en réalité le camembert, apprend-on).
Pour la voix espagnole de Fidel, les réalisateurs ont fait appel à son meilleur imitateur, Eddy Calderòn, désormais réputé pour ses canulars auprès de ministres cubains. Et c'est Pierre Arditi qui fait, avec talent et humour, la voix française.
Quant à l'adaptation, elle a été confiée à l'écrivaine Zoé Valdès, exilée à Paris, auteure entre autres de la fiction Fidel. Entre lyrisme révolutionnaire et dictature, défiance amusée du géant américain et candidats à l'exil dérivant sur des embarcations de fortune, un portrait tout à la fois attachant et grinçant de Fidel et de son île.