Nirgenland

Les gens sexuellement abusés ont une chose en commun avec nous : nous préférierons tous croire que ce n'est jamais arrivé. Le plus fort de tous les mécanismes pour des victimes d'abus et des témoins est de nier et d'enterrer si profondément que les souvenirs ne remontent jamais à la surface à nouveau. C'est ainsi que Tina Reuther a réussi à faire jusqu'à l'âge de 50 ans, jusqu'au moment elle a entendu la vérité dévastatrice de sa fille Floh, qui avait 18 ans à l'époque. Cinq ans plus tard, Floh a porté son accusation en justice devant un tribunal. La réalisatrice Helen Simon a créé une reconstruction ingénieuse et chargée de tension de l'histoire familiale horrifiante de Tina qui s'étend sur trois générations. Les scènes de sa vie quotidienne avec sa petite amie s'alternent avec des entretiens intimes à la table de sa cuisine. C'est là que sa fragilité se montre clairement et ses révélations concernant sa propre histoire d'abus et celle de sa fille sont déchirantes. Les vieilles photos de Floh, des conversations avec un des amis de Floh et la voix monotone du commentaire lu à haute voix des rapports effrayants de la cour justifient la tragédie d'une jeune femme endommagée qui a pris une décision courageuse et qui en conséquence, a tout perdu