L'Amie d'Amélie

Titre anglais : Amelie's Friend
Documentaire
    Réalisé par Clémence Diard • Écrit par Clémence Diard
    France • 2015 • 40 minutes • HD • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Ouvrant son film sur sa propre voix off et un extrait de film de famille, Clémence Diard fabrique d’abord une sorte de leurre : ayant pris le relais des home movies de son père, elle serait le substitut de son regard, tandis que plus prosaïquement, elle s’apprête à se substituer à leur mère qui vit sur le même palier qu’Amélie, son aînée handicapée, mais s’absente quelques jours. Si ces substitutions aux parents sont des leurres, c’est parce qu’Amélie ne laissera jouer à sa cadette aucun de ces rôles. À Clémence qui s’installe chez leur mère pour une semaine, elle ne parlera que de Christine. Même les pâtisseries servies à sa sœur sont pour Amélie "une répétition pour quand j’inviterai Christine chez moi"…
Cette obsession pour l’absente qui donne son titre au film ne relève pas ici du symptôme, comme on le croit un moment : si l’on perçoit bien, dans le vis-à-vis des appartements comme du filmage, l’isolement ressenti par Amélie, la cinéaste nous rend tout autant palpable la distance juste que sa mère et elle-même ont su trouver avec celle à qui, enfant, Clémence "ne pardonnai[t] pas son handicap".
En filigrane de ce portrait à double face (on entend les sœurs se parler par-delà la caméra, mais aussi Amélie parler du film comme de son projet propre), la joie communicative des préparatifs d’amitié révèle surtout dans sa crudité le désir profond qu’a tout un chacun de créer des liens."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)

"Opening the film with her own voice-over and an excerpt from a home movie, Clémence Diard first introduces a sort of red herring: she takes over her father’s home movies and also seems to substitute her eyes for him. On a more prosaic level, she is getting ready to replace her mother, who lives on the same landing as her disabled sister, Amélie, but who will be away for a few days. If these substitutions for her parents are illusory, it is because Amélie prevents her younger sister from playing either of these roles. Amélie’s only subject of conversation with Clémence, who is staying the week in the mother’s flat, is Christine. Even the cakes she serves her sister are a "rehearsal for when I invite Christine home"…
This obsession with the unseen character who gives the film its title is not just a symptom, as we are momentarily led to believe: while the two opposite flats and the filming clearly convey Amélie’s feeling of isolation, the filmmaker also palpably translates the respectful relationship that her mother and herself have managed to develop with the sister whose "disability [Clémence] could not forgive" when she was a child.
Underlying this double-sided portrait (we hear the sisters talking off camera, but also Amélie referring to the film as her own project), the communicative joy of getting ready for the friend reveals the naked truth of everyone’s deep desire to forge ties."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)

Mot(s)-clé(s) thématique(s)
Sélections et distinctions
  • 2015 • Cinéma du réel • Paris (France) • Compétition internationale courts métrages
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