Récits de l'île Séguin
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Réalisé par Mounir Dridi, Pascal Henry • Écrit par Mounir Dridi, Pascal Henry
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France • 1992 • 110 minutes • Couleur et Noir & Blanc
- Réalisation :
Mounir Dridi, Pascal Henry - Écriture :
Mounir Dridi, Pascal Henry - Image :
Pierre Boffety - Son :
Louis Gimel, Jérôme Ayasse, David Bonnamy, Denis Martin - Montage :
Catherine Gouze
- Production (structure) :
French Vidéo Films - Diffuseur :
France 3 Océaniques - Participation :
Procirep, Ministère de l'Éducation Nationale et de la Culture - Ayant droit :
French Vidéo Films
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
Sorte de bateau-usine ancré sur la Seine, l'Île Seguin fût une énorme machine qui a vu défiler plus d'un million d'hommes et de femmes depuis sa construction à la fin des années 20. Elle a concentré, en son sein, la mémoire sociale, ouvrière et technique d'une époque. Le film raconte son histoire.
Deux épisodes :
1. Le Bien de la nation
Des ouvriers des années 30, rivés à la chaîne sous la férule de patrons de droit divin, aux ouvriers désœuvrés, errant dans l'usine déserte lors de la fermeture du site en 1992, chronique en deux parties de ce qui fut le phare et le symbole de la lutte ouvrière : la "forteresse" Renault sur l'île Seguin à Boulogne-Billancourt.
"Les gars de chez Renault, ils aimaient leur usine, ils avaient un losange à la place du coeur" dit ce retraité tranquille, face à la caméra. Renault n'avait pourtant rien d'une sinécure. À la création de l'usine en 1930, les ouvriers, harcelés sept jours sur sept, vivent l'enfer dans l'île Seguin, rebaptisée "l'île du diable" ou "l'île-bagne".
Première grève en 1936 : 25 000 ouvriers déterminés obtiennent 15 jours de congés payés ; les délégués syndicaux seront licenciés deux ans plus tard.
Sous contrôle allemand pendant la guerre, l'usine est nationalisée en 1944, après l'arrestation de Louis Renault comme collaborateur. Sous la houlette du PC, de la CGT et du "Retroussons nos manches", c'est le début d'un comité d'entreprise exemplaire et de luttes intersyndicales pour la suprématie dans l'usine.
2. Plus rien ne sera comme avant
1967 enregistre des mutations dans le personnel de Renault : l'usine compte 27 800 ouvriers, essentiellement des immigrés maghrébins. On augmente les cadences. Témoignages et images d'archives restituent l'un des combats les plus opiniâtres menés, en France, par le prolétariat, pour l'amélioration de ses conditions de vie et le respect de sa dignité.
Après la grève générale de 1968 et l'occupation du site pendant 33 jours, les accords de Grenelle décident l'embauche des travailleurs migrants jusqu'alors en statut précaire. En 1970, les gauchistes qui prônent l'opposition radicale et le sabotage des machines engagent un affrontement violent avec les cégétistes, lequel prendra fin avec l'assassinat de Pierre Overney par un vigile de la Régie. A partir de 1973, la lutte des immigrés se focalise sur la formation professionnelle, qui leur est systématiquement refusée. Le combat n'aboutira pas.
En 1980, commence le déclin de l'usine : les ouvriers les plus qualifiés sont reclassés sur d'autres sites, ce qui exclut, de fait, la plupart des immigrés.
(Doucha Belgrave, Images de la culture)
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