Esther et Mariana, d'une rive à l'autre

Nous voyons son visage éclairer les murs de Montevideo, de Buenos Aires. Ces yeux immenses. Les yeux de Mariana. Nous savions tous qu'elle se trouvait quelque part, pas très loin de nous. Esther, sa grand-mère maternelle, la cherchait partout : sur les deux rives du Rio de la Plata, au Chili, au Paraguay, au Brésil... Nous faisions de cette recherche, de cette lutte, la nôtre.
Quinze ans plus tard, quand Mariana est enfin réapparue, Esther n'a pas su si elle l'avait enfin retrouvée ou définitivement perdue. Mariana n'a rien voulu savoir. Mariana n'a rien pu entendre.
Il nous fallait tenter quelque chose, un film sur la mémoire et l'oubli, sur la vérité, sur l'identité. Mais que peut-elle cette vérité quand on a grandi à l'ombre du mensonge ?
Tous les éléments nécessaires à une "tragédie" sont présents, à la différence qu'ici, l'histoire n'est pas finie...
D'abord nous avions pensé tourner ce film "pour elle", quand en réalité il s'agit d'un film "pour nous tous, Mariana comprise".