Sarcellopolis

Quiconque veut comprendre Sarcelles doit se replonger dans ce livre, écrit par Marc Bernard.
En décalage par rapport aux discours des medias de l’époque sur ce nouvel urbanisme, l’auteur balayait certains mythes comme la Sarcellite, pour finalement aborder les questions de fond de cette cité en devenir. Il concluait son travail documentaire par cette phrase prémonitoire : "en découvrant ce monde futur, on se demande parfois où il mène. Il va de soi que nous n’en savons rien. (…) Se dirige-t-on vers une vie communautaire plus étroite que facilitera une plus grande condensation des habitants ; la plus grande uniformité des immeubles, des logements tendra-t-elle à uniformiser les gens ?"

Maintenant que nous sommes effectivement au XXIème siècle, à l’heure de la mondialisation, du développement d’internet et des réseaux sociaux, nous avons repris cette question du vivre ensemble pour l’aborder sous l’angle de l’intégration des communautés. Et ainsi répondre aux préoccupations de la société française sur la crainte du "communautarisme", mot dont Sarcelles est aujourd’hui affublée.

On peut en effet d’ores et déjà répondre à la question posée par Marc Bernard. À Sarcelles, on est toujours à New York ou Jérusalem, c’est selon. Pour s’en rendre compte, il suffit d’emprunter la ligne de bus 368 au départ de la gare RER Garges-Sarcelles, fil conducteur de notre récit. Avec 70 communautés pour seulement 60 000 habitants, cette ville nouvelle sans identité propre est devenue une ville monde et un laboratoire de la diversité, qui a engendré une société multiculturelle unique en France. Mais c’est aussi l’endroit où l’idéal républicain et mode de vie communautaire doivent s’adapter l’un à l’autre. Dans le bus, chaque arrêt était une possible rencontre, mais aussi une porte ouverte sur la cité et sur la vie des gens que nous croisons. Reste maintenant à croiser leurs regards avec notre enquête.

Un film de 52 minutes existe également, plus d'informations ici : Sarcellopolis