Résumé

Des milliers d’hommes s’engouffrent chaque jour dans les entrailles du Cerro Rico, l’une des plus anciennes mines d’argent de Bolivie que les premiers esclaves indiens et africains appelaient "La  Mangeuse  d’hommes". En s’enfonçant dans les mines du  diable, ces hommes abandonnent quotidiennement le décor majestueux des Andes pour le confinement et l’obscurité de la mine où tout leur rappelle constamment la présence de la mort.

"En Bolivie, quatre mineurs d’une petite concession familiale descendent chaque jour dans les entrailles de la "mangeuse d’hommes". Le Cerro Rico a englouti des millions de mineurs depuis cinq siècles, esclaves indiens et africains puis indigènes sous domination espagnole. Dans le splendide panorama qui ouvre le film, un orage se prépare, mais ce sont des détonations de dynamite que l’on entendra. Les mineurs comptent le nombre d’explosions pour ne pas revenir trop tôt. L’archaïsme de cette technique périlleuse n’a d’égal que la lucidité de chacun quant à la probabilité d’un accident. C’est d’abord par leur travail sur l’ombre et la lumière que les réalisateurs suggèrent la fragilité du site et des hommes – un feu allumé près du puits, ou la pénombre de l’enfer intérieur. L’immense montagne, on l’apprend dans le journal, menace de s’effondrer. Bientôt la vulnérabilité se lit partout, au cimetière des silicosés, et même chez le tatoueur, dont l’aiguille a des allures de marteau-piqueur miniature. Reveka (Rebecca), le nom de la concession que dirige Hilarion, est hitchcockien et hanté malgré lui : le mineur est persuadé que les âmes des collègues écrasés continuent d’errer. La peur s’invite jusqu’à la table familiale ; est-ce un hasard si la fille du mineur lit Les Trois Petits Cochons, qui changent maintes fois de maison en quête d’une illusoire solidité ?"
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)

Thousands of men enter daily inside the bowels of the Cerro Rico, one of the oldest silver mines in Bolivia. The first Indian and African slaves called it “The men eater”. Going further in  the  insides  of  this  devil  mine  every day,  the  men  leave  behind  their  daily  majestic landscape  of  the  Andes  to  the  confinement  and  darkness  of  the  mine,  where  everything constantly reminds them about the presence of death.

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